Lola regarde Petit Paysan

Le début est champêtre, on voit des vaches aux robes brillantes paître tranquillement dans des champs où l’herbe est verte et grasse, les petites fleurs nombreuses. On fait la connaissance de Pierre, jeune paysan trentenaire très attaché à ses godelles, qui a repris la ferme laitière de ses parents. Et là, je me suis dit « Aaaaaah non ! Pas 1h30 comme ça ! » J’ai eu peur d’être devant un film-documentaire-récit social sur la condition des paysans français. Je me suis demandé ce qui allait bien pouvoir éveiller mon intérêt. Hé bien, ça n’a pas traîné ! Rapidement, le film passe de bucolique à inquiétant, lorsque Pierre soupçonne une de ses vaches d’être atteinte de la maladie qui décime alors les troupeaux, il en parle à sa sœur vétérinaire (superbe Sara Giraudeau, toute en sensibilité) qui le tranquillise et le conjure d’arrêter de s’angoisser, mais Pierre n’est pas rassuré. Une tension s’installe, par la musique bien sûr mais surtout par les couleurs qui s’assombrissent, les scènes de nuit qui s’enchaînent. Le visage de Pierre, le Petit Paysan se durcit, lui le timide, étouffé par une mère envahissante, devient combatif et déterminé. Le docu devient thriller, et c’est une réussite

L’acteur principal Swann Arlaud est impressionnant de justesse, je pense qu’il occupe 99% du film, pas une scène sans lui. Il est tellement authentique et crédible que j’ai pensé qu’il n’était pas acteur mais paysan. Il réussit à partager son attachement pour ses bêtes sans excès, moi aussi j’ai eu peur pour elles, je me suis inquiétée et la fin du film m’a émue. Un film vachement bien 😉