Lola lit Royal romance

Mouais…

J’adore Rufin, un autre académicien alors je me suis dit « pourquoi pas », surtout que j’avais écouté l’émission d’Isabelle Giordano sur France Inter où Weyergans (fauteuil 32) était invité, et j’avais apprécié ses interventions alors je me suis dit « pourquoi pas ». Et j’ai acheté le livre  »Royal romance » de François Weyergans. Mais j’aurais dû me contenter de l’emprunter à la bibliothèque. Mais voilà, je pensais vraiment être séduite.

royal-romance,M71385Alors c’est l’histoire d’un vieil écrivain en manque d’inspiration (autobiographique ?!) qui voyage pour le compte d’un imprimeur scandinave. Il collectionne les maîtresses, délaisse sa femme et ses deux filles. Bref, rien de passionnant. Et puis lors d’un de ses nombreux déplacements, il rencontre une jeune québécoise, Justine, comédienne sans rôles, folle de lui, qui pourrait être sa petite fille. Leur liaison débute à l’hôtel puis quand Daniel Flamm commence à s’ennuyer et rentre à Paris, cette relation survit par correspondance, grâce aux lettres, aux appels téléphoniques et aux k7 de Justine . Entre temps, lui fait, bien sûr, d’autres conquêtes dont une, Florence dont il est à son tour amoureux (ah bon ? On n’y croit pas vraiment). Mais elle n’est pas prête à quitter mari et enfants. Par contre, Justine, malgré la distance, continue à lui répéter qu’elle l’aime, qu’elle est malheureuse, elle finit par avouer un cancer mais même là, l’ingrat ne parvient pas à faire preuve d’un peu de sollicitude.

C’est d’un ennui accablant. Les personnages sont insipides, l’auteur multiplie les digressions sans intérêt, on a la vilaine impression qu’il comble les manques de son inspiration. Quelle déception !

Par contre, c’est indiscutablement bien écrit, lire Weyergans est un vrai plaisir. Son écriture est recherchée, son style absolument pas pompeux, ni lourd, l’ensemble est extrêmement fluide. A un journaliste qui lui demandait s’il avait, comme son héros, des problèmes d’inspiration, il a répondu : « L’inspiration, il n’y a pas de problème. On a toujours beaucoup d’idées. Le problème, c’est que c’est compliqué de manipuler la prose française. C’est une prose qui demande à être très simple, et c’est difficile. Il y a toutes sortes de sonorités qu’il faut éviter pour avoir des phrases qui soient fluides. Cela demande beaucoup de travail.» Bravo François, en ce qui concerne la prose (et uniquement la prose), c’est réussi !

C’est donc pour cette unique raison que j’ai choisi de vous parler de Royal romance qui n’a de royal que le titre (c’est le nom du cocktail préféré de Justine). Je l’ai lu jusqu’au bout pourtant et même sans avoir l’impression de perdre mon temps, mais l’histoire m’a vraiment ennuyée.

François Weyergans a reçu le Prix Goncourt en 2005 pour son roman Trois jours chez ma mère. Celui-là, je vais l’emprunter à la bibliothèque.

En attendant, admirez les bâtiments de l’Institut de France où siège l’Académie Française.

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