Lola lit Camille va aux anniversaires

Camille va aux anniversaires m’a replongée dans certains souvenirs de jeunesse : le maître nageur qui m’ordonne de me jeter dans le grand bain sans me boucher le nez et qui m’assomme avec la longue perche que je suis censée attraper alors que j’ai les yeux qui se ferment sous la brûlure du chlore, j’ai vécu ! J’avais des douleurs abdominales 3 jours avant les jours de piscine en CE1. J’ai réécouté les chansons de Michel Jonasz que j’adore, ressorti mon pull Beneton, revu Marie Myriam gagner l’Eurovision et Laura Ingalls dévaler la colline sous l’oeil attendri de ses merveilleux parents, et d’autres petites choses encore. Ce sont ces détails qui m’ont plu dans ce roman ainsi que les références culturelles et les réflexions assez justes de Camille sur les réseaux sociaux, leurs utilisateurs, et le petit monde de Bianca, mais je ne me suis pas attachée aux personnages ; Camille a de l’humour et de l’esprit mais elle n’est pas « vivante », elle ne m’a pas provoqué d’émotions.

Petit résumé rapide : Camille, expat à Copenhague, vient de se faire larguer par son mari amoureux d’une danoise. Après 6 mois à déprimer dans son bel appartement que lui a gentiment laissé Laurent, Camille accepte la proposition de son meilleur copain d’enfance Christophe d’organiser un anniversaire surprise à sa femme Bianca.
C’est donc à contrecoeur et à contre courant que Camille se lance mollement dans les préparatifs, de Paris d’abord et de Bretagne ensuite où elle est accueillie chez André, le père de Bianca. D’abord, créer un compte instagram mais quel nom lui donner ? Et qui inviter ? Et c’est parti pour Camille qui s’invente wedding planner. Il est question d’amitié dans ce roman et what else ?

Merci Babelio et Les Avrils pour cet envoi.


Camille va aux anniversaires / Isabelle Boissard – Editions Les Avrils – avril 2024 – 247p

Lola lit Nos armes ♥

Fin des années 90, Armelle, Mano, Paola, Charly, Nacer et Jicé sont un groupe d’amis soudés par leurs idéaux et leur militantisme. Ils rêvent d’un monde plus beau, d’une société plus juste et sont prêts à en découdre avec l’ordre social. Le squat où vit Jicé est leur QG, le café leur bureau et les pancartes des manifs leur moyen d’expression. Entre Armelle et Mano, une passion amoureuse se dessine, elles préfèrent vivre leur relation dans le secret pour protéger leur petit groupe. Un jour, Mano se fait virer du bar où elle travaillait au noir. La bande, vengeresse, décide de braquer le patron. Ils récupèrent un petit pactole et vont se remettre de leurs émotions à la campagne. L’idée d’un deuxième braquage se profile, cette fois, ce sera une banque et Nacer et Armelle seront armés mais ce sera sans Charly et Paola qui se retirent, cette lutte n’est pas la leur. Ce jour-là, vers 9h40, Armelle, Nacer et Jicé pénètrent dans le Crédit Municipal tandis que Mano les attend dans la voiture. Soudain Charly entre en trombe dans la voiture et ordonne à Mano de démarrer et de se barrer. Au même moment, les sirènes de police retentissent ; dans la banque c’est le carnage, 2 morts et des arrestations. Vingt-cinq ans plus tard, alors que Mano a posé sa caravane dans un village reculé, son ami John la prévient qu’une femme la cherche et l’attend au bar. Mano n’a plus le choix, elle doit affronter le passé.

Un très chouette roman complètement addictif ! La construction est intéressante, le roman commence 25 ans après les faits, puis nous entraine sur les traces d’Armelle après le braquage raté ; en parallèle on suit les autres membres du groupe, surtout Charly et Mano. Les retrouvailles auront lieu à la fin du roman. Je n’en dis pas plus pour ne rien dévoiler de l’histoire que nous raconte d’une écriture très agréable, Marion Brunet. Un coup de cœur qui me donne envie de lire les précédents déjà tous dans ma pal !


Nos armes / Marion Brunet – Editions Albin Michel – janvier 2024 – 384p

Lola lit Le témoin

Suite à son licenciement de Pôle Emploi où il occupait un poste administratif et comptable qui lui convenait, surpris et déçu d’être mis ainsi au ban, Bart décide de s’extraire du monde. Sans prévenir personne et sans aucun regret, il quitte son appartement après avoir vidé le frigo et fait un peu de ménage, mais laissé toutes ses affaires excepté un sac qui contient le strict minimum et sa plus belle cravate en guise de superflu. Pour s’extraire du monde tout en continuant à en observer la marche, pour voir si la justice est juste, Bart décide de s’installer, clandestinement, dans le Palais de Justice de Paris, sous le faux plafond où il passe des nuits inconfortables quand toutes ses journées sont occupées à assister aux audiences ; de salle en salle, de procès en procès, de victime en victime, de juge en juge, il nous livre ses réflexions sur la justice, de toutes les manières dont elle est rendue et ça nous donne à réfléchir. Au fil des jours, le décor devient familier, Bart écoute, observe, et croit de moins en moins à l’individualité des coupables, il voit des juges appliquer la loi plutôt que rendre la justice, il se voue tout entier à sa recherche quitte à en oublier sa santé et les caméras de surveillance.

Joy Sorman, également autrice de A la folie, nous immerge cette fois dans le Palais de Justice de Paris. On suit Bart dans chaque salle, on côtoie les victimes et les accusés, on comprend un peu plus les rouages de ce monde inconnu pour la plupart d’entre nous. Un roman (?) très bien documenté, on est vraiment en immersion, sur les bancs, face aux box des accusés, aux victimes, aux côtés des familles, attentifs aux plaidoiries, frissonnant aux réquisitoires, le lecteur est traversé par de nombreuses émotions, les procès laissent rarement indifférents.

Une lecture très intéressante sur un sujet passionnant !


Le Témoin / Joy Sorman – Editions Flammarion – janvier 2024 –  288 p.

Lola lit Au nom de Chris ♥

Avant Adrien il dormait bien, mais depuis le collège le sommeil, il l’a perdu. Comme il a perdu aussi Judith, sa meilleure amie, qui a déménagé. Dorénavant il est seul face à Geoffroy, le dur à cuire, la brute de service. Celui qui fait subir des humiliations à Adrien pour faire marrer ses abrutis de copains. Adrien est élevé par sa mère, ensemble ils regardent des documentaires animaliers le samedi soir, elle lui prépare des sandwichs, lui fourre un parapluie dans son sac quand il pleut, elle s’inquiète beaucoup pour son garçon. Mais évidemment, personne ne sait qu’Adrien est harcelé, et Adrien étouffe, sombre. Il continue à se réfugier dans la forêt, la clairière était leur endroit préféré avec Judith, ils s’étaient construit une espèce de cabane. C’est là qu’il croise Chris, un type un peu marginal, on ne sait pas d’où il sort mais il fait du bien à Adrien, de sa voix spéciale, rassurante, il le comprend, l’apaise, lui redonne confiance, le motive aussi à être plus fort, à se battre « respire à fond, libère ta force, chasse les démons, arrête d’être celui qu’on veut que tu sois… » Et ça marche ! Adrien réussit même à tenir tête à Geoffroy sous les regards ahuris des autres. Mais qui est vraiment Chris ? Que cherche-t-il ? Entre complotisme, survivalisme, sport de combat, n’est-il pas en train d’engrener Adrien dans un combat qui n ‘est pas le sien ? Chris existe-t-il vraiment ? Où sort-il de l’imagination d’Adrien ?

Un excellent roman qui tient ses promesses, c’est un vrai thriller qu’on lit le souffle court dans une sorte de malaise. On se demande jusqu’où ira l’emprise de Chris sur Adrien, ce gamin si attachant pour qui ont ressent tellement d’empathie. Je n’ai pas réussi à le lâcher même si certains passages sont difficiles, les scènes de harcèlement mais aussi les petits textes tout droits sortis de la tête d’Adrien, douloureusement poétiques. Un coup de cœur ♥ Un roman à lire dès 13 ans nous annonce l’éditeur.


Au nom de Chris / Claudine Desmarteau – Editions Gallimard Jeunesse – mars 2023 – 336p

Lola lit Odette Froyard en trois façons

Quelle a été la vie d’Odette Froyard ? Est-ce que derrière sa simplicité cette femme cachait un secret ? La vie d’Odette Froyard a-t-elle toujours été dans l’ombre ou a-t-elle connu la lumière ? C’est en pleine période covid, qu’Odette Froyard refait surface dans la vie de sa petite fille, Isabelle Monnin. Des affiches collées sur les murs faisant le décompte des victimes de féminicides, des rues qui changent de nom en hommage à des artistes féminines, toutes ces femmes aux destins extra ordinaires, mais où était passée la vie d’Odette Froyard ? Pourquoi une vie ordinaire ne pourrait être distinguée ? N’était-ce réservé qu’aux puissantes, aux artistes ou victimes ? La vie d’Odette Froyard, quoi qu’elle ait été, méritait d’être mise en lumière, alors Isabelle Monnin fait de sa grand-mère Odette Froyard, le personnage principal de son nouveau livre. Les faits : Odette Froyard est née en 1917, morte en 1993. Elles se sont connues de 1971 à 1993. Odette grand-mère discrète, aimante, dévouée, qui portait une blouse fleurie, une grand-mère qui nettoie, écosse, nourrit, joue, jardine, prépare conserves et confitures, et regarde la télé. Une femme à la vie ordinaire toute tournée vers les tâches domestiques et le fonctionnement de la maison. Une vie sans surprise. Dans la première partie du livre, l’autrice remonte dans ses souvenirs, cherche, fouille, se concentre et s’attriste d’avoir si peu de choses à raconter. Alors dans la deuxième partie, l’autrice va faire des recherches dans les archives familiales, puis dans les archives officielles : recensements, registres d’états civils, actes de naissance, de décès, de mariages, cadastres, articles de presse, inventaires départementaux, des sites généalogiques… La vie d’Odette Froyard se dessine pas à pas, Isabelle Monnin va de surprises en surprises. Dans la troisième partie, ma préférée, la vie d’Odette Froyard devient roman. Puisque la réalité ne suffit pas, la fiction comble les manques, les lacunes, les oublis. L’autrice invente un destin romanesque à Odette, elle la fait vibrer, aimer, vivre !

Une lecture en demi-teinte. La première partie m’a ramené ma grand-mère, j’étais donc plus concentrée sur mes propres souvenirs que ceux de l’autrice. La deuxième était un peu longue et ne m’a pas complètement intéressée. Mais j’ai trouvé le bonheur dans la troisième et dernière, la vie d’Odette s’anime, entre dans la lumière. L’écriture est agréable et l’ensemble se lit très facilement.


Odette Froyard en trois façons / Isabelle Monnin – Gallimard – décembre 2023 –  272 p. 

Lola lit Fantaisies guérillères

XV° siècle – Le chaos règne sur le Royaume de France en pleine guerre de 100 ans ; le peuple de France attend une prophétesse pour couronner le Dauphin, bouter les english hors du royaume et ramener la paix sur le territoire. Yolande d’Aragon s’impatiente, elle décide de prendre en main la recherche de la perle rare. Elle crée une école dont le programme d’étude comprend l’enseignement « des bielles-lesttres, l’histoire de l’hystérie religieuse, la simulation de la transe, l’art de la guerre à travers le monde, l’initiation à l’esgorgement, aux arts martiaux et aux tactiques militaires, avec confessions facultatives le samedi, et tous les jours de 12h à 13h30, ripailles (le dimanche de 12 à 17h) ». Elle y accueille/enferme 15 pucelles, enlevées dans les campagnes, toutes rebaptisées Jehanne et différenciées par un numéro. Parmi elles se cache la future prophétesse. Mais contre toute attente, c’est la Douzième qui sort du lot, elle est certes la plus puissante mais elle est aussi grosse, lesbienne et amoureuse de YOlande, vengeresse de ses camarades assassinées, mordant dans les cadavres encore chauds, bien loin des standards attendus par YO et les français. Guillaume Lebrun réinvente Jeanne D’Arc à son image, c’est sa Jeanne D’Arc ; ni douce, ni fluette mais féroce, portant lourde épée et armure et montant à cheval comme un soldat.

C’est un roman drôle, vif et plein d’énergie. La langue choisie par l’auteur est un mélange de vieux français, de français moderne et de franglais, ajoutons à cela quelques expressions et régionalismes, c’est à y perdre son latin ! Et même si ce langage était nécessaire à l’histoire, je l’ai trouvé un peu complexe et parfois fatigant, j’aurais alors eu envie de plus de simplicité. Mais je me suis tellement amusée à lire les textes des chansons de Marie Clodette de Charlemagne troubade célèbre de l’époque, textes dont on reconnait immédiatement la musicalité. Bravo à l’auteur, quel travail d’artiste ! Il glisse dans son texte de multiples références. Attendez-vous donc à croiser Mylène Farmer, Freddie Mercury et d’autres célébrités, dans ce premier roman inattendu, plein de surprises et de drôleries !


Fantaisies guérillères / Guillaume Lebrun – Christian Bourgois Editeur – mars 2022 – 320p

 

Lola lit Quand la nuit tombe – Lisou

Septembre 43 – Lisou a 10 ans quand elle s’installe dans un chalet sur les hauteurs de Grenoble avec ses parents et sa grande sœur Mylaine, les aînés Janine et Tony se sont réfugiés en Suisse. Les lois anti-juifs se multiplient et la famille a dû quitter leur maison et changer de nom, Veil est devenu Veillet. La vie continue malgré les craintes et les privations. Un jour, alors que les parents se sont absentés, la gestapo frappe à la porte du chalet, Lisou s’enfuit mais Mylaine est arrêtée. La famille a été dénoncée, et doit fuir au plus vite. Lisou est éloignée de ses parents et placée chez les Tissot, dont le père est pasteur. Elle y partage quelques temps une vie de famille avec les enfants Armand et Clara. Puis de nouveau, Lisou est arrachée à ce quotidien fait de jeux, de rire et d’insouciance, et rejoint ses parents pour passer en Suisse grâce à de faux papiers. Fin avril 44, la famille est enfin réunie mais il manque Mylaine dont ils sont sans nouvelles. Lorsque Grenoble est libérée l’été suivant, les Veil peuvent enfin rentrer chez eux sans Janine et Tony qui restent étudier en Suisse. Le 27 janvier 1945, les Soviétiques libèrent Auschwitz et découvrent l’indicible horreur des camps de concentration. Le père de famille se lance alors dans des recherches sans fin pour retrouver sa fille, il envoie des courriers partout, persuadé qu’il va finir par trouver quelqu’un quelque part qui a rencontré Mylaine. Et un jour de mai 45, contre toute attente, ils reçoivent une lettre.

Un roman graphique très émouvant ! J’ai plusieurs fois eu les larmes aux yeux, je me suis fait tellement de souci pour Lisou et sa famille. Il y a beaucoup d’émotions, de chagrin dans cette histoire et en même temps, la jeunesse de Lisou emporte tout sur son passage. Elle est inquiète bien sûr mais elle a envie de s’amuser aussi et de danser sur les morceaux de Django Reinhardt avec son amie Hortense car c’est une petite fille, courageuse et qui aime la vie.

Les couleurs sont tendres, comme le trait de Toni Galmés qui a réussi à mettre de la douceur dans l’effroyable Histoire. La famille Veil, comme tant d’autres famille, traverse le pire mais dans la dignité, dans la pudeur et la retenue, sans hurlements ni crises de nerfs. La scénariste Marion Achard s’est inspirée de l’histoire de sa famille dont on trouve les présentations en fin d’ouvrage ainsi que des photos et des documents.

Un témoignage bouleversant, un coup de coeur ♥♥♥ J’ai hâte d’avoir en main le tome 2 à paraitre


Quand la nuit tombe – Lisou (tome 1) – Editions Delcourt – février 2024 – 128p

Lola lit Foutez-vous la paix !

Fabrice Midal est docteur en philosophie. Au fil des années, il s’est spécialisé dans la recherche du bonheur grâce, entre autre, à la méditation. Dans son best seller Foutez-vous la paix ! et commencez à vivre sorti en 2017, l’auteur nous conseille d’arrêter d’essayer de répondre aux injonctions de bien-être tellement tendances depuis quelques années. Le credo de Fabrice Midal : lâchons-nous les baskets ! Arrêtons de nous mettre la pression, de nous contraindre pour rentrer dans des moules utopiques.
STOP ! D’accord mais comment faire ?
Fabrice Midal propose en complément de sa méthode, 80 exercices pour retrouver la joie de vivre, un cahier de 180p qui prodiguent des conseils sur 20 situations récurrentes qu’il a rencontrées dans sa pratique : Je vis sous pression, Je pense trop, Je suis trop dur(e) avec les autres, Je ne sais pas me détendre…. des circonstances plutôt familières, habituelles, courantes, que l’auteur nous conseille de lire toutes, même celles qui ne nous concernent pas vraiment car cette méthode s’applique à toutes les situations. Et c’est bien là le problème : j’ai eu l’impression de lire la même chose à chaque chapitre. Et je n’ai retenu qu’un seul mot : accepte ! Accepte de ne pas être parfait, accepte de ne pas dormir, d’être en colère, de ressasser, de ne pas pouvoir répondre aux demandes des autres, accepte que tout le monde ne peut pas t’aimer ni être d’accord avec toi… Il y a beaucoup d’impératif dans ce livre, fais ceci, fais cela, et ne fais surtout pas ça ! Quant aux exercices qui accompagnent les analyses des situations ils n’ont rien de révolutionnaire, il me semble qu’on peut les retrouver un peu partout si on les cherche mais je suis sure qu’ils combleront les adeptes de développement personnel.

Je crois qu’à force de nous bassiner avec tout ce qu’il faut faire pour être heureux, bien dans sa peau, on nous a perdu ! Moi, je n’aime pas le sport, j’ai essayé mais contrairement à ce qu’on m’avait assuré, ça n’a pas agi comme une drogue, je ne suis pas du tout devenue addict. Moi, j’adore paresser au lit et lire pendant des heures le week-end, et s’il y a du soleil, j’ouvre la fenêtre en grand. Je ne fais ni yoga, ni méditation avec Petit Bambou, je ne pratique pas la cohérence cardiaque ni le régime à IG bas, je ne cuisine pas le dimanche pour la semaine, et ne mange pas 300gr de légumineuses par jour… J’essaie de faire ce que j’aime et qui a du sens pour moi, entre les contraintes d’une vie familiale et professionnelle. Et j’en ai marre qu’on me dise ce que je dois faire ou pas !

Merci Babelio et Pocket, grâce à cet envoi je vais continuer à me foutre la paix tranquillement, sans l’aide de personne.


La méthode Foutez-vous la paix ! / Fabrice Midal – Editions Pocket 2024 – 180p

Lola lit La vie heureuse

Depuis une vingtaine d’années, en Corée du sud, pour profiter pleinement de la vie, on participe à ses fausses funérailles. Ce type de prestation proposé aux particuliers et aux entreprises connait un beau succès dans un pays où le taux de dépression et de suicide est important. David Foenkinos en fait le sujet de son dernier roman.

C’est lors d’un voyage d’affaires en Corée que Eric Kherson va être transformé par l’expérience de ses propres funérailles. Il faut dire que Eric Kherson trouve sa vie bien morne entre son job au ministère des  affaires étrangères, sa séparation récente avec Isabelle, son fils qu’il voit de temps en temps et une relation très tendue avec sa mère depuis le décès de son père. Spectateur de sa vie, il se traîne depuis un certain moment déjà. Alors ce jour-là, il entre par curiosité dans le hall de Happy Life. Après les présentations, il est invité à écrire son épitaphe, à rédiger un court texte d’hommage à lui-même, à choisir la photo qui sera posée sur son cercueil qu’il a choisi aussi et dans lequel il va s’allonger pour quelques minutes, couvercle fermé. Quand il en a fini, un petit coup sur le cercueil et hop, le couvercle s’ouvre, Eric Kherson sort mais ne retournera plus dans l’ennui de sa vie. C’est une seconde chance, il doit faire quelque chose de sa vie.

Amélie faisait partie du voyage à Séoul. Amélie, lycéenne dans la même classe que Eric, l’avait recontacté par l’intermédiaire de facebook et d’un groupe d’anciens camarades de classe pour lui proposer de rejoindre son équipe au ministère. Il avait été étonné car ils n’avaient pas été particulièrement proches pendant ces années adolescentes et ils s’étaient d’ailleurs perdus de vue. La proposition était tentante, bienvenue car elle l’aiderait sûrement à sortir de sa déprime, mais son mal être l’avait malheureusement vite rattrapé. Et ce jour-là à Séoul, pendant que Eric faisait l’expérience de ses funérailles, Amélie l’attendait impatiemment devant les locaux de Samsung pour un rdv de la plus haute importance. Il n’était pas venu ! Elle l’avait viré, renvoyé en France illico presto, ils ne s’étaient jamais revus.

Bon je m’arrête là, le reste vous le découvrirez en lisant le roman. Que vous lirez rapidement, avec plaisir ou ennui. Vous ferez partie des lecteurs qui se seront posé beaucoup de questions existentielles ou de ceux qui n’en garderont pas grand-chose. Vous aurez aimé un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout. Quant à moi, je préfère rester sur son Charlotte


La vie heureuse / David Foenkinos – Editions Gallimard – janvier 2024 – 208p

Lola raconte Manège d’hiver

Le kamishibaï (de kami : papier et shibaï : théâtre) est une technique de contage d’origine japonaise basée sur des images défilant dans un petit théâtre en bois appelé butaï (https://www.unesorcieremadit.fr)

Lire un kamishibaï fait partie des expériences que j’ai vécues en devenant bibliothécaire. Moi les histoires, je les racontais avec des livres plus ou moins grands, des pages qu’on tourne et des couvertures qu’on referme. Une séance de kamishibaï c’est une histoire qu’on raconte en insérant des illustrations dans un petit théâtre en bois, c’est toute une technique dont la principale difficulté est de mettre les pages dans le bon ordre. Le butaï est face aux enfants, le conteur s’installe derrière et la magie commence… Les enfants adorent ça change des albums.

Je viens de recevoir Manège d’hiver dans le cadre d’une Masse Critique de Babelio. Je n’ai pas encore eu l’occasion de le lire en groupe puisqu’il parle de l’hiver et que mes accueils de cycle 1 sont déjà programmés. Manège d’hiver sera donc étrenné l’hiver prochain. Mais en attendant, je peux vous dire ce que j’en pense : que du bien ! D’abord la pochette de rangement en carton bien solide est pratique avec sa fenêtre où apparait le titre. L’histoire est racontée en 9 planches plastifiées mat, très agréables au toucher, avec des coins arrondis pour faciliter les manipulations. Les illustrations sont douces, les couleurs chatoyantes et le texte simple sans être mièvre. Il y a des indications de gestes, de petits bruits… et des tickets à distribuer pour accompagner la lecture. Pour prolonger la séance, les éditions Sésames proposent des coloriages, des gabarits, des diy… à télécharger sur leur site.

Je suis donc séduite par cette découverte que j’ai hâte de partager avec les enfants. Le catalogue des éditions Sésames proposent plein d’autres ressources intéressantes, et je crois que je vais me laisser tenter par les autres kamish surtout qu’ils ne sont pas très chers (29€). J’espère qu’il y en aura bientôt pour les cycles 2 et 3, car les plus grands aussi sont friands de ces séances si particulières.

Un grand merci à Babelio et aux Editions Sésames