Lola lit Si j’avais un perroquet, je l’appellerais Jean-Guy

Jolie couverture n’est-ce pas ? Colorée, rafraîchissante, fantaisiste, elle m’a beaucoup plu. Le résumé aussi était prometteur. C’est l’avis de l’éditeur, en quatrième de couverture, qui m’a fait basculer dans le doute. Autour de la rencontre improbable (qui, à mon avis, suffit à faire un livre), Luc le chat, des miroirs, une copine rousse, une impératrice russe… Ça fait beaucoup, un peu trop peut-être.

Le livre refermé, mon avis est mitigé. L’histoire est plutôt sympa ; Catherine trouve dans un roman de Sagan emprunté à la bibliothèque, un petit mot sur lequel il est noté  » Jean-Philippe 514555-2062 Appelle-moi quand tu veux ! ». Célibataire abattue par une rupture amoureuse traumatisante, Catherine voit dans cette invitation, un signe du destin et décide d’appeler. Le fameux Jean-Philippe ne comprend rien aux explications de Catherine, nie avoir écrit ce mot mais s’amuse de la situation. Un rendez-vous est donc décidé. Toute excitée de son audace, Catherine raconte à sa copine coiffeuse Bénédicte qui, elle, a besoin de conseils au sujet de Christian, un client du salon, qui lui tourne autour. Il y a Margaux aussi, l’autre copine, prix Nobel de l’amitié, ancienne collègue tellement heureuse avec son nouvel amoureux. Et puis, il y a le collège de Montréal où Catherine enseigne le français, le collège et ses petites histoires de salle des profs, le collège et son directeur Ulrich, que Catherine surprend avec Sylvie en fâcheuse posture alors que sa femme est splendide, et les parents d’élèves, et les collègues, dont Etienne, secrètement amoureux d’elle… Bref, c’est trop ! Trop de personnages sans consistance, trop de situations inutiles.

J’ai eu l’impression que l’auteure avait voulu mettre tout et un peu n’importe quoi dans son roman au détriment de l’histoire principale, le mystérieux petit mot et la rencontre avec Jean-Philippe. J’avais surtout envie de savoir à qui était destiné cette invitation, et j’ai été bien déçue quand je l’ai su. Mais ce qui m’a le plus dérangé, ce sont les fréquents passages obscènes, que j’ai trouvés vulgaires et déplacés, où l’auteur emploie un vocabulaire vraiment cru qui m’a dérangé. Je n’ai pas compris ce qu’ils étaient censés apporter au roman.

C’est dommage parce que l’écriture est agréable, dynamique et l’ensemble a du rythme, ce qui en fait un roman très facile et rapide à lire.


Si j’avais un perroquet, je l’appellerais / Blandine Chabot – Editions du Cherche Midi 02/2018 – 267p