Lola lit Mille petits riens

3 voix pour nous raconter cette histoire de racisme ordinaire aux USA de nos jours.

Celle de Ruth, afro-américaine quarantenaire, infirmière puéricultrice modèle, appréciée et respectée par ses collègues depuis 20 ans, mère du brillant Edison promis à de grandes études mais accusée du meurtre d’un nourrisson, alors qu’elle lui donnait des soins à l’hôpital. Celle de Turk, le papa suprématiste blanc, qui avait pourtant interdit à toutes personnes de couleur d’approcher son bébé à la maternité. Celle de Kennedy, l’avocate blanche commise d’office, qui se voit confier pour la première fois, un dossier important qui pourrait réveiller sa carrière.

Un roman intéressant parce qu’il aborde 2 thèmes importants, graves et délicats, qui me touchent : le racisme et la mort d’un bébé. Difficile de compatir à la douleur de ses jeunes parents qui viennent, pourtant, de perdre leur premier bébé, tant j’exècre leur primarité. La terre est peuplée (et horreur ! se repeuple) de ce type de personnes qui pensent que la couleur de leur peau font d’eux des êtres supérieurs, et se croient remplis d’une mission qui les autorise à rejeter, mettre à terre, frapper et parfois tuer ceux qui ne leur ressemblent pas.

Dans ce roman il y aussi des histoires de famille, d’amitiés indéfectibles ou pas, de regards qui soudain se détournent, du combat silencieux celui de Ruth ou tapageur celui de sa sœur Adisa, que certains d’entre nous doivent encore mener pour échapper aux préjugés. L’auteur met en lumière par les voix de Ruth et Edison ces mille petits riens qui, tout doucement, désunissent, mettent à l’écart, rappellent la différence, et dont nous pouvons tous, sans même nous en rendre compte, parfois être coupables.

Un roman qui se lit vite et facilement, mais qui donne à réfléchir. Ces mille petits riens résonneront longtemps en moi…


Mille petits riens/Jodi Picoult – Editions Actes Sud 2018 – 588p

Small Great Things 2016 – USA –  traduit par Marie Chabin