Lola lit Les choses humaines ♥

Jean Farel est un célèbre journaliste politique septuagénaire, Claire Farel, son épouse d’une quarantaine d’années, essayiste et féministe engagée et Alexandre, leur fils, un brillant étudiant à Stanford, l’une des plus prestigieuses université du monde. Tout va bien dans le meilleur des mondes, le leur, fait d’apparences, de faux-semblants, de mesquineries, de trahisons, de blessures. Mais il faut garder la tête haute toujours, dissimuler ses faiblesses, se battre pour être vus, reconnus, rester au top, même si pour ça, il faut blesser les siens. Mais jusqu’à là, tout va bien.

Jusqu’au jour où Alexandre est accusé de viol ! Leur monde s’écroule. son père doit absolument, pour l’audience de son émission, garder l’affaire discrète. Et comment doit réagir sa mère qui vient de prendre partie en public au sujet de la série de viols commis par des réfugiés en Allemagne le soir du 31 décembre. Quant à Alexandre, il est consterné. Il n’a violé personne, Mila était d’accord. Enfin bon pas vraiment en fait mais quoi, elle l’a suivie dans ce cagibi, elle s’est laissée embrassée, elle devait bien se douter de ce qui allait se passer, non ? Elle lui a même fait une fellation. Et puis quand il s’est allongé sur elle, elle n’a pas crié, elle ne s’est pas débattue, alors quoi ?! C’était pas vraiment un viol ! Pourtant Mila porte plainte et Alexandre placé en garde à vue.

Un excellent roman, qui soulève bien des questions. A lire absolument !


Les choses humaines / Karine Tuil – Editions Gallimard – Août 2019 – 352p

En plein #metoo et #balancetonporc, l’auteure s’est inspirée de l’affaire d’un viol à Stanford, qui avait divisé les Etats-Unis en 2015, alors que l’étudiant violeur avait écopé de seulement 6 mois de prison dont 3 fermes. Karine Tuil parle aussi de Gisèle Halimi, célèbre avocate engagée dans la cause des femmes, qui a défendu en 1978, Anne Tonglet, victime d’un viol alors qu’elle faisait du camping avec sa compagne dans le sud de la France. Comme elles refusent les avances d’un jeune homme, celui-ci, vexé revient plus tard avec des amis et font vivre 5 heures d’horreur aux 2 jeunes femmes. L’avocate s’était battue pour faire reconnaître le viol comme un crime, et qu’Anne et sa compagne soient reconnues victimes de viol. Les bourreaux ont été condamnés à 6 et 4 ans de prison ferme.