Quelle aventure ce roman ! Il vous emmène loin, très loin 🙂
L’auteur nous trimballe sur les routes allemandes, autrichiennes, turques, géorgiennes et arméniennes, coincés dans une vieille Lada d’occasion entre Antoine et son insupportable frangine Anna. Mais le voyage ne s’arrête pas là et nous allons emprunter tous les moyens de transport existants dont un vieux coucou et un catamaran, pour rejoindre l’Asie à la recherche de Charles, leur père qui les a abandonnés quand ils étaient tout petits. Laurent, le meilleur ami est du voyage, parfait médiateur entre le frère très discipliné et sa punk de soeur qui sont comme chien et chat. Partis quelques jours, ils ne reviendront pas avant plusieurs mois, au terme d’une quête où chacun aura fait un bon bout de chemin personnel.Beaucoup de personnages peuplent ces histoires parallèles inscrites dans l’Histoire, celle de la montée du nazisme et de la Seconde guerre mondiale, de la Russie communiste, du génocide arménien, de la chute du mur de Berlin, du Tsunami de 2004 dans l’océan indien… On passe de l’une à l’autre sans temps mort, de façon un peu chaotique et ce n’est pas toujours facile de faire le lien entre elles, car les personnages changent de nom mais aussi de prénom, de villes et de pays évidement et même de continent. Un roman rocambolesque, agréable à lire, même si à chaque nouvelle période, chaque nouveau pays, l’auteur nous fait un petit cours de géo-politique qui m’a donné l’impression d’être de retour au collège.
Loin / Alexis Michalik – Editions Albin Michel – septembre 2019 – 656p

Kamil est un rappeur français, musulman adepte du Souphisme, d’origine congolaise né à Strasbourg. Le lendemain du décès de son père, son agent lui conseille de partir à New York où il pourra faire son deuil et surtout écrire. Kamil s’envole pour les Etats Unis où il se fait assassiner sur le parking d’un club de strip-tease.
Journaliste, fils d’un éducateur à la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse), c’est naturellement vers son père que Mathieu Palain s’est tourné pour comprendre ce métier méconnu après une immersion de 6 mois à la PJJ où il a croisé les personnages de ce roman. « Au quotidien, les professionnels de la PJJ mènent des actions d’éducation, d’insertion sociale, scolaire et professionnelle au bénéfice des jeunes sous mandat judiciaire, pénal ou civil, et de leur famille. » [http://www.justice.gouv.fr]. Les éducateurs ont un rôle primordial, car ce sont eux qui accueillent les jeunes et les accompagnent jusqu’à leur majorité.
Pourquoi ce roman ne m’a pas touchée ? J’ai très vite lâché la main d’Amy qui, pour échapper à l’alcool et à sa vie londonienne sans intérêt, retourne s’installer dans son île natale, dans les Orcades, un archipel subarctique écossais. Je n’ai pas eu envie de la suivre, je l’ai très vite laissé tomber et du coup son histoire m’a terriblement ennuyée. J’ai trouvé que le personnage manquait de panache, de force, de profondeur, elle traîne ses démons comme on traîne un vieux chien, familièrement. Pourtant l’écriture est belle et la nature étourdissante mais elle n’a pas été traitée comme un personnage de l’histoire mais comme un décor.
Difficile de parler de ce roman sans en dire trop.
Une belle réussite le dernier roman de Jean-Paul Dubois. Encore une fois, je suis séduite, tout est parfait : l’écriture, d’abord comme toujours belle, précise, pleine de tendresse, d’humour. L’histoire, ensuite, impeccablement construite, ne laissant rien au hasard. Les personnages, enfin, complets et accomplis. On y retrouve un Paul, originaire de Toulouse qui vit au Canada, aime son chien et manie la tondeuse à gazon avec brio.
Nita, la narratrice, est très attirée par Lucy, une ado qui vient de s’installer avec son père près de chez elle. Lucy est blanche, belle et un peu bizarre. Elle passe beaucoup de temps dans la forêt où il se passe des choses étranges. Mais un jour, Lucy disparaît. Elle est retrouvée 3 jours plus tard sous un arbre, nue, ensanglantée, couverte de griffures, elle a été violée. Choquée, Lucy reste muette mais Nita voudrait comprendre ce qui s’est passé.
En avril 2014, dans la nuit du 14 au 15 avril, des combattants de Boko Aram, un groupe islamiste, entrent dans Chibok une petite ville au nord-est du Nigeria, détruisent l’école et enlèvent 276 lycéennes. Les adolescentes sont conduites dans la forêt où elles sont séquestrées, réduites en esclavage, maltraitées, violées, vendues, converties et mariées de force.
Sasha et Mark essaient d’avoir un bébé depuis 7 longues années d’acharnement. Alors lorsqu’une grossesse s’annonce, Sasha est aux petits soins pour son ventre qui s’arrondit. Mais lors d’un déplacement, leur voiture heurte un kangourou et Sasha est conduite à l’hôpital pour subir une césarienne de toute urgence. Le bébé prématuré est sauvé mais est-il vraiment le bébé qu’ils attendaient ? Sasha est persuadée que le petit Tobias n’est pas son fils, et qu’elle est victime d’une inversion de bébés. Pendant son hospitalisation, le passé refait surface, douloureux. Le corps médical, l’entourage tous pensent qu’elle souffre du syndrome de la dépression post-partum. Mais Sasha est sûre d’elle, son instinct maternel ne trompe pas, elle doit s’accrocher, elle n’a que 7 jours pour récupérer son bébé. Mais personne ne la croit alors qui va l’aider ?
Le 13 novembre 2015, Adèle, une jeune femme un peu paumée, est postée à la fenêtre de son appartement parisien près du Bataclan. Comme tous les soirs, elle observe ses voisins, leur invente une vie, se raconte des histoires. Mais vers 22 heures, des coups de feu, des sirènes de police, des cris, des hurlements, du sang partout, la panique, des gens qui courent dans tous les sens. Adèle paniquée ferme la fenêtre, se réfugie dans l’obscurité de son appartement, allume la télévision et regarde, épouvantée, les premières images de l’horreur des attentats. Et puis soudain, parmi les photos de visages brandies par les proches des victimes, Adèle reconnait Matteo, un jeune artiste qu’elle avait l’habitude de croiser quand elle était encore serveuse dans ce petit bar près de chez elle. Sans comprendre vraiment pourquoi, Adèle décide de partir à la recherche de Matteo, elle se rend à l’Ecole Militaire où sont accueillis, dans l’urgence et la désorganisation, les proches des victimes. Là, pour justifier sa présence, elle raconte une fable, elle invente une histoire d’amour avec Matteo. Elle l’attendait ce soir, il devait la retrouver à l’appartement après le concert. Ils sont fous amoureux depuis peu, se sont rencontrés dans le bar où elle bosse. Sa détresse touche Saïd, un jeune volontaire de la Croix Rouge qui promet de lui donner des nouvelles de son amoureux. Francesca la mère de Matteo, tout juste arrivée d’Italie ne comprend pas la présence de cette jeune fille mais foudroyée par la douleur, se laisse prendre en charge.