Je lis le soir. Deux, trois ou quatre heures chaque soir avant de m’endormir. Et si je me réveille la nuit et que le sommeil me fuit, je lis une heure ou deux, le temps de le rattraper.
Lire Le cas Eduard Einstein a provoqué un véritable dilemme. J’avais hâte de m’y replonger chaque soir et je regrettais de le lire si rapidement.
Voilà, c’est fini, je l’ai lu… et je le relirai tant l’histoire des Einstein m’a passionnée. De cet éminent scientifique, prix Nobel de physique en 1921, on connaît E=mc2 et sa célèbre photo où, facétieux, il tire la langue à l’objectif.
On sait moins qu’il était le mari de Mileva Maric, une brillante jeune femme qu’il rencontra sur les bancs de la célèbre école Polytechnique de Zurich, qui lui sacrifia sa carrière et lui donna trois enfants, une première fille, Lieserl dont la naissance sera gardée secrète, abandonnée puis décédée de la scarlatine à quelques mois, Eduard, le dernier né atteint de schizophrénie à 20 ans et, entre les deux, Hans-Albert le seul digne d’être un Einstein. Albert abandonna cette charmante famille un jour sur le quai de la gare de Berlin pour se lier à sa cousine Elsa.

Eduard, Mileva, Hans-Albert, en 1914 à Zurich.
On plonge au cœur de cette famille dont le père est quand même LE génie du XX° siècle, le type qui »a changé par sa théorie fondamentale de la relativité, la conception humaine du temps, de l’espace et de l’univers, bouleversant la pensée scientifique et philosophique ». Une famille avec son lot de souffrances ; la mort d’un enfant, la séparation, la maladie, la guerre, l’exil… Mais dans ce récit, l’auteur évite les clichés, mère abandonnée éplorée dépressive, père volage immature, enfants traumatisés et revanchards… au contraire, le courage de Mileva, la culpabilité d’Albert sont exposés.

Elsa et Albert Einstein
La construction du roman est très intéressante, un chapitre que l’auteur consacre à la famille et un chapitre où Eduard 20 ans, hospitalisé pour la première fois suite à une crise de démence prend la parole et raconte. Et ce sont ces chapitres que j’avais hâte de retrouver. C’est incroyable à quel point ils sonnent juste, on entre dans le système de pensée du malade, on est saisi par ses réflexions pleines de bon sens. Eduard était un enfant brillant, et » la schizophrénie n’affecte pas à proprement parler l’intelligence du malade mais occasionne souvent un certain nombre de déficits cognitifs qui perturbent et diminuent la capacité de la personne à réagir de manière appropriée avec son milieu. »

Albert et Eduard à la clinique de Burghölzli en Suisse en 1933 lors de leur toute dernière rencontre.
J’ai trouvé attachants tous les personnages de cette histoire déchirante, et particulièrement Eduard bien sûr. J’ai aimé que l’auteur me parle d’eux, de cette façon. Une lecture que je ne suis pas prête d’oublier !
http://www.fnac.com/Le-cas-Eduard-Einstein-Interview-Laurent-Seksik-Selection-Prix-du-Roman-Fnac-2013/cp21956/w-4
http://culturebox.francetvinfo.fr/livres/romans/le-cas-eduard-einstein-la-relativite-des-sentiments-143171
http://www.liberation.fr/culture/2013/10/02/toute-la-verite-sur-le-fils-d-einstein_936504
Je te remercie a cette idee que tu nous donnee
Merci de votre intérêt Khalid.
J’espère que vous lirez ce livre et qu’il vous plaira 🙂
A bientôt
Lola
Je te rejoins sur tes rendez-vous quotidiens avec les livres ! (Pas en pleine nuit cependant, j’essaie toujours de me rendormir sinon, c’est dur au travail le lendemain. ). Tu m’as donné très envie de lire ce livre, donc le voilà acheté ! Je le commence dès que j’ai fini Canada de Richard Ford, qui me fait le même effet tous les soirs que ce que tu décris au début de ton billet. Merci comme toujours pour tes partages.
Bonjour Anne, Canada est dans ma liste à lire… avec tellement d’autres. C’est toujours difficile de terminer un livre parce qu’il faut en commencer un autre, mais lequel choisir ?! J’ai la même envie de tous les lire 🙂
J’espère que tu vas te régaler avec la famille Einstein, tu me diras…
A bientôt
L’auteur mele avec habilete les trois voix -d’Albert Einstein a la mere d’Eduard et a cet adulte en mal de reperes- qui feront de ce roman choral une reussite, une veritable reussite. Un texte qui se lit comme un essai scientifique, un document historique et un passionnant roman. N’hesitez pas une seconde avant de lire
Absolument !