Yaki lit Le violoniste

leviolonisteIlia Grenko est un célèbre violoniste qui joue magnifiquement de son stradivarius, un violon qui se transmet de père en fils depuis qu’Alexandre II l’a offert à son arrière-arrière grand père. A Moscou, en 1948, il est arrêté à la fin d’un concert, accusé de vouloir fuir la Russie avec sa famille. Forcé d’avouer pour protéger sa famille, il est condamné à 20 ans de goulag. Malgré ces aveux, sa femme et leurs deux jeunes enfants sont envoyés dans un camp du Kazakhstan. Des années plus tard, Sacha, le petit-fils d’Ilia est contacté par sa sœur qu’il a perdue de vue depuis des années. Elle l’appelle à l’aide et est assassinée sous ses yeux. Il découvre chez elle des documents concernant le stradivarius disparu. Sacha n’aura de cesse de retrouver le violon et de faire la lumière sur le triste destin de son grand-père.

J’ai beaucoup apprécié la construction de ce roman. On suit les trois personnages principaux : Ilia de son arrestation à ses années au goulag, sa femme Galina pendant son exil au Kazakhstan et plus tard lors de ses recherches pour retrouver son mari et Sacha dans sa quête du violon mais surtout de la vérité. Chacun d’eux est attachant, leur destinée touchante, l’intrigue est bien menée, on y trouve du suspens jusqu’au dénouement.

Un bon moment de lecture


Le violoniste / Mechtild Borrmann, Editions Le Masque 2014, 241 p.

Lola lit Dans la peau d’Erica

ericaErica Silvermann a été enlevée à sa riche famille alors qu’elle n’avait que 5 ans. Jamais retrouvée, ses parents n’ont pas réussi à faire leur deuil. Sal, petit bandit de banlieue, va consacrer 10 ans à transformer Violet, une fillette qu’il adopte parce qu’elle ressemble à la petite disparue, pour qu’elle soit prête à tenir le rôle d’Erica le moment venu. A 17 ans, Erica /Violet réapparaît dans un climat de joie mais de défiance. Erica retrouve ses parents, sa maison, ses meilleures amies, son lycée, mais Violet découvre une vie différente de la sienne faite d’arrestations, de fuites, de petits et gros coups. La vie d’Erica est douce et agréable, elle y est aimée, choyée, consolée, appréciée. Alors quand Taylor sa nouvelle amie, qui a découvert son secret, la soutient et que James lui déclare son amour, Violet est perdue, elle est prête à flancher. Mais Violet est le produit de Sal, élevée dans l’unique but de découvrir le code qui lui permettra d’ouvrir le coffre du bureau de Mr Silvermann et de voler un tableau d’un très grande valeur. L’amour et l’amitié, ces deux sentiments que Violet ignorait, vont-ils la faire fléchir ? Vous le saurez en lisant le roman ?

michellepainchaudCe premier roman de la très jeune et jolie américaine Michelle Painchaud appartient au genre littéraire Jeune Adulte, créneau en pleine expansion, qui s’adresse aux adolescents mais qui, si on en croit les statistiques, séduit en majorité les 20-30 ans. C’est sûrement pour cette raison -j’ai largement dépassé la trentaine- qu’il me manque un petit/grand quelque chose dans l’écriture ; un peu de profondeur, de consistance, d’expérience, de vécu peut-être pour que je sois pleinement satisfaite quand je lis ce type de littérature. Et cela même si j’ai trouvé l’intrigue de ce roman particulièrement intéressante, et sa lecture plutôt agréable. 

Merci à Babelio et aux Éditions Mosaïc


Dans la peau d’Erica / Michelle Painchaud – Éditions Mosaïc 2016- 328p – Pretending to be Erica 2015

Lola lit On regrettera plus tard

onregretteraplustardUn soir d’orage violent, on frappe à la porte de chez Valentine, institutrice vivant seule dans la campagne alsacienne. Après des hésitations et armée d’une poêle en fonte, Valentine ouvre la porte sur un homme qui porte une fillette dans ses bras. L’homme a besoin d’aide, la fillette est très malade et leur roulotte est accidentée. Valentine, confiante, les fait entrer et appelle le médecin. Ils s’installent dans la chambre d’amis, et les jours suivants, pendant qu’Eric répare la roulotte, Valentine emmène Anna-Lisa l’adorable fillette dans sa classe. Il suffit de quelques jours pour qu’un lien très fort les unissent toutes les deux, et des liens se tissent entre tous les protagonistes de cette histoire ; Valentine et Nani, Valentine et Eric, Nani et Gustave le voisin octogénaire de Valentine, qui est, on l’apprendra au fil de l’histoire, bien plus qu’un gentil voisin, Nani et Gaël le meilleur ami instituteur lui aussi, bonne pâte en plein chagrin d’amour. La fillette se plaît dans cette nouvelle vie mais son père préférait leur vie marginale. Suite au décès de sa femme Hélène des suites de son accouchement, Eric s’était retrouvé seul avec le bébé, complètement perdu et transi de chagrin, il avait vendu voiture et appartement et acheté une roulotte avec laquelle ils parcouraient la France depuis plusieurs années. 

Tous les ingrédients sont réunis, une belle héroïne au caractère bien trempé, un beau mec un peu sauvage mais au cœur qui ne demande qu’à être attendri, de l’amour bien sûr mais pas tout de suite, un soupçon de drame, une pincée d’humour et hop voilà une romance plutôt bien ficelée, heureusement sauvée de la gnangnanterie par l’histoire parallèle, pendant la seconde guerre mondiale, d’une jeune femme enceinte d’un maquisard qui fuit la gestapo avec l’aide d’un jeune garçon à travers les montagnes des Vosges. Effet feel-good garanti 🙂


On regrettera plus tard/Agnès Ledig – Éditions Albin Michel 2016 – 311p

Lola lit Landfall

landfallDeux histoires en miroir – les destins croisés de deux jeunes filles : Rose Aitkens, 18 ans, élevée par sa mère Gertrude, depuis le suicide de son père ET Rosy Howard, 18 ans, élevée par sa mère Cilla, depuis la mort de son père avant sa naissance. 

Décembre 2015, en début de soirée, Rose et Gertrude prennent la route, la voiture chargée de dons, pour porter secours aux victimes de Katrina, l’ouragan qui vient de ravager la Nouvelle Orléans. Mais en chemin, alors qu’elles se disputent encore, la voiture fait une embardée, quitte la route et percute une jeune fille noire. Rose est la seule survivante de ce terrible accident, orpheline, seule au monde, elle n’a plus qu’un d’idée en tête, retrouver la famille de Rosy, parce qu’elle se sent responsable de sa mort, qu’elle veut annoncer elle-même la terrible nouvelle, que les proches de Rosy sachent ce qui s’est passé, que rien ne soit oublié. Elle va donc prendre la route sur les traces de Rosy, et faire le même chemin à l’envers. En même temps, au rythme d’un chapitre sur deux, on suit l’histoire de Rosy, et on apprend ce qui l’a conduit tristement sur le bord de cette route, seule, en état de choc. Rescapée de Katrina, elle s’est lancée à la recherche de la famille de son père pour demander de l’aide, pour sa mère, restée à la Nouvelle Orléans. 

Un premier roman magnifique, triste et troublant. Les prénoms si proches, leur âge, leur situation familiale autant de points communs pour des vies si différentes. De temps en temps, leurs histoires se chevauchaient et j’étais un peu perdue ne sachant plus qui était qui, mais je retrouvais rapidement le chemin grâce à un détail, jusqu’au dénouement attendu, sans surprise, comme une évidence. Les passages sur la situation des victimes de l’ouragan très bien documentés sont terribles. Un très beau livre !


Landfall / Ellen URBANI – Éditions Gallmeister 2016 – 297 pages

Yaki lit Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre

Scr_Cequils_couvbat.inddUne nuit de 1941, une jeune Lituanienne de 15 ans, Lina, sa mère, Elena, et son frère, Jonas, sont réveillés en pleine nuit par des gardes soviétiques. Ils sont emmenés dans des wagons à bestiaux avec d’autres Lituaniens et déportés en Sibérie dans des conditions atroces. Lina va essayer de survivre, aidée par un garçon de son âge Andrius.

Inspiré de l’histoire vraie du génocide des Lituaniens, des Estoniens et des Lettoniens par les gardes de Staline, ce roman est très intéressant. On connait les atrocités commises par Hitler, on connait moins celles toutes aussi terribles commises par Staline. Les personnages sont extrêmement touchants et le choix de l’auteur de faire parler Lina nous fait partager de façon encore plus proche ces terribles évènements. A lire absolument !


Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre / Ruta Sepetys – Editions Gallimard jeunesse 2011 – 432 p.

Yaki lit Treize marches

treizemarchesTreize, c’est le nombre de marches que le condamné à mort doit gravir pour subir le châtiment de la pendaison au Japon. Treize, c’est le nombre de marches que va devoir gravir Ryô Kihara condamné pour avoir, semble-t-il, assassiner un couple de personnes âgées, sauf que Ryô Kihara ne se souvient de rien. C’est là qu’entre en scène Shoji Nangô. Shoji Nangô est gardien de prison, il a été recruté pour prouver l’innocence de Ryô Kihara. Il engage pour l’aider Jun’ichi Mikami. Jun’ichi est en liberté conditionnelle après avoir passé 2 ans en prison pour avoir assassiné un autre jeune homme, en état de légitime défense. Il accepte l’offre de Shoji Nangô, une façon pour lui, peut-être, de racheter sa faute, mais aussi pour aider financièrement ses parents qui paient des dommages et intérêts à la famille de sa victime. Les deux hommes commencent leur enquête mais le temps est compté, la décision de mise à mort du condamné ne saurait tarder…

Treize marches est l’un de ces romans qui reste en mémoire une fois la dernière page refermée. On retient les personnages complexes dans leurs sentiments, touchants. On retient l’intrigue qui est vraiment bien menée jusqu’aux toutes dernières pages avec une fin complètement inattendue. Enfin, on apprend comment fonctionne un autre pays, en l’occurrence le Japon. Treize marches c’est aussi un roman qui questionne sur la justice et sur le sentiment de culpabilité. C’est un roman fort, très documenté, passionnant !  Coup de cœur.


Treize marches / Takano Kazuaki, Ed. Presses de la Cité 2016, 368 p.

Lola lit Vends maison de famille

vendsmaisonLorsque Guillaume apprend que sa mère s’est blessée, la question de vendre Malna, la maison de famille, se pose. Sa soeur, expatriée en Chine et lui, prof de français en Italie, sont depuis d’accord longtemps pour se débarrasser de Malna, qui ne figure pas dans leurs meilleurs souvenirs d’enfance, leur père était tyrannique, amoureux de sa maison et de son potager, obligeant les enfants à passer tout leur temps libre là-bas à travailler dans le jardin et à s’occuper des animaux. D’ailleurs à la mort de leur père 10 ans plus tôt, Guillaume et sa soeur avaient  proposé de vendre la maison mais leur mère s’y était opposée avec force et conviction, arguant qu’elle était encore capable de s’en occuper seule. Les enfants avaient abdiqué et étaient retournés à leur vie lointaine, mais cette blessure oblige à reconsidérer la question, leur mère, à plus de 75 ans, ne peut plus entretenir Malna seule, une  décision urgente s’impose. La mère de Guillaume envoie à son fils un album photo de son enfance. Guillaume en tournant les pages, se souvient de chaque moment, si douloureux dans son cœur d’enfant. Les souvenirs resurgis vont aider Guillaume à prendre sa décision.

Je ne participe pas à l’engouement pour ce roman, auquel je n’ai finalement pas grand chose à reprocher. Je suis la seule responsable de ce manque d’intérêt, je n’ai pas eu de compassion pour le narrateur, il n’a pas réussi à me convaincre. Pour moi, passer ses week-end à la campagne à travailler au jardin, même si ça peut effectivement être pénible quand on est ado et qu’on préfère glandouiller dans le hamac, ne relève pas de la maltraitance.

Merci à Babelio et aux Editions Flammarion


Vends maison de famille/François-Guillaume Lorrain – Flammarion 2016 – 215p

Lola lit Camille, mon envolée ♥♥

camillemonenvoléeCamille c’est le prénom de la fille de l’auteure, envolée peu avant ses 17 ans, terrassée par une saloperie de bactérie qui l’emporte en 4 jours, des jours de douleur, de fièvre, de faiblesse dans l’insouciance générale des médecins qui diagnostiquent une grippe sans même se déplacer, dans le chaos d’une visite aux urgences dont ils ressortiront trop vite avec une ordonnance de doliprane sans qu’aucun examen n’ait été fait. L’auteure raconte avec douleur, courage et ironie ces 4 jours d’avant puis ceux qui suivent jusqu’à l’enterrement. C’est déchirant, 190pages lues en pleurant à chaudes larmes sur le futur avorté de Camille, sur le vide de l’absence, sur le deuil d’un avenir familial et sur cette chienne de vie qui prend, qui arrache, qui détruit, et puis qui continue, et heureusement, pour tous les autres. Un témoignage bouleversant, poignant et d’une grande dignité.


Camille, mon envolée / Sophie Daull – Editions Philippe REY 2015 – 192p

 

Lola et Alex lisent Journal d’un Noob

noobAlexandre 7 ans aime les surprises, lire et recevoir des colis. Alors autant vous dire que le concept Masse Critique jeunesse de Babelio, il adore ! Lorsque, cette fois, je l’ai prévenu que j’avais été sélectionnée pour recevoir un livre sur Minecraft, il a été très emballé. Changement de sentiment lorsque Journal d’un Noob est arrivé dans la boîte : 306 pages ! Hé oui même quand on est capable de lire en mangeant, en se brossant les dents et en faisant de la trottinette, un tel pavé, ça refroidit. Après des heures de négociations, j’ai obtenu qu’il le lise mais pas avant les vacances d’été, du coup hors du délai imposé par les lois de Masse Critique. J’étais déçue et j’ai commencé la lecture en solo. C’était sans compter sur la curiosité de mon petit garçon, titillée lorsqu’il a vu mon marque page dépasser du livre. J’ai commencé à lui raconter l’histoire de Minus, ce petit garçon de 12 ans, fils de paysans qui vit à Minecraftia, un village sorti du célèbre jeu Minecraft, et qui rêve de devenir aventurier pour défendre son village contre les zombies, les creepers, les araignées, les sorcières, les squelettes et autres horreurs destructrices. Malheureusement à Minecraftia, un villageois reste un villageois, et Minus et son copain Mastoc ont peu de chance de porter un jour des armes de guerriers. Et pourtant, le jour de la rentrée des classes, le maire en personne vient annoncer aux collégiens que les ennemis sont de plus en plus nombreux et méchants, les 5 meilleurs d’entre eux vont donc être formés pour devenir des guerriers. Le rêve de Minus va-t-il enfin se réaliser ? Et à quel prix ? Il n’en fallait pas plus pour qu’Alexandre se jette sur le journal intime de Minus et l’avale en 3 jours. Il a adoré, il faut dire que ce bouquin est très ludique avec ses illustrations rigolotes, son langage enfantin et son thème Minecraft le jeu qui passionne petits et grands. Une lecture moins passionnante pour moi, les rêves de gloire d’un Noob de 12 ans étant assez éloignés de mon monde, mais l’enthousiasme d’Alexandre a été contagieux et j’ai lu ce premier roman de Cube Kid, un jeune fan du jeu, avec amusement. Alexandre attend le tome II prévu en mai et le III en août avec beaucoup d’impatience, je ne suis pas sûre de les lire mais je me ferai un plaisir d’écouter les résumés que m’en fera mon fils. 


Journal d’un Noob/Cube Kid – 404 Editions 2016

Lola lit Max ♥

MAX20 avril 1936. MAX est le prénom qu’avait choisi la maman du premier enfant issu du programme nazi Lebensborn, programme à l’initiative d’Himmler, qui s’inscrit dans la politique d’eugénisme du régime d’Hitler, destiné à développer une race aryenne pure qui dominerait le monde. Mais Max s’appellera Konrad, et sa maman disparaîtra avec les autres, les bébés seront confiés à des infirmières puis à des éducatrices qui les élèveront selon des principes dictés par le général SS Sollman pour en faire l’élite de l’empire hitlérien. Max nous raconte donc son histoire, depuis le ventre de sa mère quelques heures avant sa naissance jusqu’à ses 12 ans. Konrad s’applique à être un parfait petit produit aryen, quand Max s’attache à Lukas, un jeune garçon juif polonais. C’est un livre assez perturbant ; l’enfant est dur, impitoyable, complètement endoctriné, ses propos sont abjects, il participe activement à des missions abominables et  il nous raconte tout ça avec des mots d’enfants. L’idée de faire parler Max est très intéressante mais la gravité du thème et son traitement pour adolescents m’a paru discordant, et il a fallu, plus d’une fois, que je me rappelle que c’était un livre jeunesse. J’aurais eu envie d’un livre pour adultes, sans les grossièretés, les pipi-caca-boudin, les répétitions, les explications superfétatoires. Un livre à lire, néanmoins, pour apprendre et ne pas oublier.


Max / Sarah Cohen-Scali – Editions Gallimard Jeunesse, collection Scripto 2012 – 480P