Yaki lit L’emprise

L’emprise / Marc Dugain, Ed. Gallimard, 320 p., 19,50€, ISBN : 978-2070141906

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Philippe Launay, politicien français, est bien placé pour gagner les élections présidentielle et il est bien décidé à les remporter. Lubiak, du même parti, aimerait bien aussi devenir président et pour cela il est prêt à faire tomber son concurrent, quitte, pour cela, à dévoiler des affaires peu reluisantes, mais lui-même n’est pas au-dessus de tout soupçon. D’un autre côté Launay a une vie familiale un peu difficile : une de ses filles s’est suicidée, l’autre s’est exilée loin et sa femme qui l’estime responsable du suicide de leur fille a décidé de lui mettre des bâtons dans les roues.

En parallèle, on suit Lorraine, une espionne, chargée d’enquêter sur le naufrage d’un voilier en Bretagne, une espionne dont le principal centre d’intérêt est son fils atteint du syndrome d’Asperger.

Dans son nouveau roman, Marc Dugain s’attaque donc aux mondes politique et financier français, aux imbrications entre les deux et aux magouilles politiques. Tout cela est bien sombre !

Les personnages sont nombreux, un peu trop et on s’y perd parfois. L’histoire est complexe et il faut lire une bonne partie du roman pour se laisser convaincre par l’intrigue.

dugainfaceUne citation : « Il était conscient qu’une fois au sommet de l’Etat il ne pourrait rien changer en profondeur. Le pouvoir était désormais ailleurs, partiellement insaisissable, et le reprendre exigeait des sacrifices qu’on ne pouvait demander à personne dans le pays ».

En lien avec l’oeuvre :

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Lola lit Sombre dimanche

sombre-dimanche-alice-zeniterLa vie de Imre, un jeune hongrois qui partage la petite maison familiale en bois collée à la gare de Nyugati à Budapest, avec son père, sa sœur et son grand-père. Une enfance tristounette, dans un univers gris, faite de privations, de secrets, de peurs. Grâce à l’Histoire (celle avec un grand H) qui voit l’effondrement de l’URSS, la vie d’Imre change. Adolescent, il trouve un petit boulot dans un sex-shop, rencontre une jeune allemande, se marie et fonde une famille. Voilà l’histoire.

C’est bien écrit, très bien décrit. Ambiance socialiste, plombante. Il ne se passe rien, les personnages sont ternes, insipides, aucune aventure, aucune profondeur. Pourtant il y en aurait à raconter, le viol de la grand-mère, le sentiment de culpabilité du père, la grossesse non désirée de la fille… Mais non, tout est subi dans une passivité exaspérante. Étonnant tous ces prix que ce roman a raflés. Pour moi ça ressemble effectivement à un dimanche, mais plus pluvieux que sombre.

Lola lit Les évaporés ♥♥

lesevaporesSur la demande de sa mère, Yukiko, une jeune japonaise installée aux Etats-Unis depuis 10 ans, doit rentrer au Japon pour retrouver son père qui s’est… évaporé. Disparu comme des milliers de ses concitoyens chaque année, sans un mot, sans laisser de traces, sans donner d’adresse, disparition que les japonais nomment discrètement « une fuite de nuit ».

Pour l’aider dans ses recherches, Yukiko rappelle son ancien amant Richard B., détective privé qui, toujours désespérément épris, n’hésite pas à suivre sa belle.

Nous voici sur les traces de Kaze, le père fuyard, à travers un pays dévasté par la triple tragédie de 2011 (tremblement de terre, tsunami, Fukushima), sa rencontre avec le jeune Akainu, qui a perdu toute sa famille lors du tsunami, aux prises avec les Yakusas, partageant le quotidien des « exclus », miséreux, sdf, délinquants, recherchés qui nettoient la zone interdite autour de la centrale nucléaire.

J’ai adoré ce roman. Une histoire merveilleusement servie par une écriture poétique, soignée, toute en finesse et en retenue à la manière japonaise, avec un profond respect pour ce pays et ses habitants. Un jeune auteur que je ne connaissais pas mais dont je vais m’empresser de lire les 4 autres romans.

A lire absolument !


En lien avec le phénomène des Johatsus, la triple tragédie de 2011, l’auteur, l’oeuvre :

Un magnifique diaporama de photos liées aux évaporés : http://stephaneremael.com/reportage_67/Les-evapores-du-Japon

Mars 2014 : les commémorations des événements tragiques de mars 2011 au Japon : http://www.nipponconnection.fr/le-japon-commemore-le-troisieme-anniversaire-de-la-tragedie-de-mars-2011/

L’histoire des Yakusas : http://fr.wikipedia.org/wiki/Yakuza

Présentation du roman par l’auteur : https://www.youtube.com/watch?v=2DHdMnchQwg

Enfin un prix, il était temps ! http://culturebox.francetvinfo.fr/livres/romans/le-romancier-thomas-b-reverdy-recoit-le-prix-joseph-kessel-157101

 

Lola lit Plonger ♥

Paz est retrouvée noyée nue sur une plage idyllique lointaine. Son mari et père de leur petit Hector, malgré ses peurs, part reconnaître le corps de celle qu’il a aimée passionnément et tenter de comprendre ce qui s’est passé ces 8 derniers mois depuis qu’elle est partie sans un mot. Leur histoire d’amour n’aura pas résisté aux envie d’ailleurs de la vibrante Paz, César n’aura pas réussi à la convaincre des dangers de l’ailleurs, lui qui a vécu dans les pays en guerre pour son travail de reporter. Paz se passionne pour la cause des requins, en adopte un, et passe le plus clair de son temps à s’intéresser à ce fils d’adoption, délaissant Hector, l’enfant que César lui a fait « dans le dos » en lui subtilisant sa pilule contraceptive. Puis un jour, elle n’en peut plus, l’appel du large est le plus fort et elle part…

En fait, ce qui me séduit chez cet auteur, ce sont les lieux qu’il choisit pour ses histoires. Des lieux chargés, vivants, qui racontent l’histoire autant que les autres personnages.

Avec Birmane, Interdit à toute femme et à toute femelle, et maintenant Plonger, cet auteur, à l’écriture si agréable, m’embarque à chaque fois sur des chemins d’aventures.

Bon un petit bémol : je n’ai pas trop aimé la description du milieu artistique dépeint dans la première partie de ce roman, je l’ai trouvée caricaturale et même parfois pénible mais la fin tellement magnifique, l’univers de la plongée sous-marine, les paysages aquatiques, le monde des requins, m’a captivée !

Une bonne histoire pour le ciné, dommage que les adaptations soient rarement à la hauteur.


http://www.20minutes.fr/livres/1233821-20131009-plonger-christophe-ono-dit-biot-chez-gallimard-paris-france

http://www.rfi.fr/france/20131030-plonger-roman-ono-dit-biot-academie-francaise-grand-prix/

http://www.gallimard.fr/Mini-Sites2/Rentree-litteraire-2013/Christophe-Ono-Dit-Biot.-Plonger

http://www.lefigaro.fr/livres/2013/09/19/03005-20130919ARTFIG00373-ono-dit-biot-les-dents-de-l-amour.php

http://programmes.france3.fr/livres/un-livre-un-jour/plonger

 

 

Yaki lit Ombre et soleil

Ombre et soleil / Dominique Sylvain
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Ombres et soleil est la suite de Guerre sale. Il n’est pas indispensable d’avoir lu le précédent mais mieux vaut déjà connaître l’univers du duo Lola Jost-Ingrid Diesel pour vraiment apprécier les relations et les dialogues entre les deux femmes. 
Lola Jost se sent seule depuis que son amie Ingrid est retournée aux Etats-Unis. Le corps de l’ex-divisionnaire de la police Arnaud Mars est alors retrouvé à Abidjan. Arnaud Mars était un flic ripou et l’ancien chef de Sacha Dugain, l’ami de Lola et l’ex-petit ami d’Ingrid. Les « bœufs-carottes » arrêtent très vite Sacha, persuadés de sa culpabilité. Sacha aurait, selon eux, agit par vengeance mais Lola, convaincue du contraire, décide de mettre son grain de sel. Prévenue, Ingrid, rentre à Paris seconder son amie. L’enquête des deux amies va leur faire déterrer de vieilles magouilles, des malversations financières effectuées au plus haut niveau de l’Etat, elle les amènera à faire un petit tour en Afrique et surtout leur fera courir de vrais risques.
Quand on aime le duo Lola-Ingrid on aime forcément ce nouveau roman, l’humour des dialogues est toujours présent malgré la noirceur de l’enquête et c’est un régal ! C’est écrit de façon simple et agréable à lire. Il y a des rebondissements juste ce qu’il faut. Encore une réussite et un coup de cœur !

En lien avec le livre :
http://www.20minutes.fr/livres/1341309-20140403-ombres-soleil-dominique-sylvain-chez-viviane-hamy-paris-france
http://programmes.france3.fr/livres/un-livre-un-jour/ombres-et-soleil

Yaki lit Guerre sale

Guerre sale / Dominique Sylvain
guerresaleUn avocat, Florian Vidal, est retrouvé assassiné brûlé vif un pneu autour du coup. Ce meurtre n’est pas sans rappeler l’assassinat d’un inspecteur de police, Toussaint Kidjo, il y a 5 ans, assassinat qui a été à l’origine de la démission de la commissaire de police Lola Just. Quel est le rapport entre les deux affaires ? Très vite l’Afrique devient le coeur de l’enquête, enquête menée d’un côté par Lola Just et sa co-équipière américaine Ingrid Diesel, duo bien connu des fans de Dominique Sylvain, et de l’autre par le commandant Sacha Duguin.
Comme toujours chez Dominique Sylvain tous les ingrédients sont réunis pour faire passer un agréable moment de lecture : une histoire bien sombre, des personnages bien campés, des enquêteurs attachants, de belles descriptions, des dialogues bien écrits ponctués d’un zeste d’humour et de savoureux jeux de mots. Encore une belle réussite !

http://www.lexpress.fr/culture/livre/le-meilleur-polar-francais-2011-guerre-sale-de-dominique-sylvain_1055848.html
http://salon-litteraire.com/fr/polar/review/1798339-guerre-sale-de-dominique-sylvain-meme-si-une-guerre-n-est-jamais-propre
 
 

Lola lit tangente vers l’est

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Un tout petit bouquin de 128 pages de la densité d’un pavé. La rencontre, dans le Transsibérien (9288 km entre Moscou et Vladivostok), d’Hélène, une française qui quitte le pays de son amant et d’Aliocha, un jeune conscrit russe tenté par la désertion. Il lui demande de l’aider, elle le cache dans sa cabine. Ils vont traverser le pays côte à côte, silencieusement. J’ai aimé ce voyage, j’ai aimé les mots de Maylis de Kerangal, je me suis attachée à ses personnages, j’ai eu peur pour eux, j’ai attendu le dénouement avec fébrilité et espoir. A lire !

Tangente vers l’est de Maylis de Kérangal 2012

 

Lola lit N’oublier jamais

bussiDjamal, lors d’un footing matinal, est témoin du suicide d’une jeune femme qui se jette du haut d’une falaise normande. D’après les conclusions du médecin légiste, Magali Verron a d’abord été violée puis étranglée avant d’être balancée du haut de la falaise. Djamal ne comprend pas, il y était lui en haut de la falaise, il l’a vue, elle était bien vivante avant de se jeter dans le vide, Il lui a même parlé et a essayé de l’aider en lui tendant cette écharpe en cachemire rouge qu’il avait ramassée sur le chemin juste avant. Malheureusement qui va croire Djamal, jeune maghrébin de la cité, unijambiste et employé dans un institut psychiatrique ? Il a le profil du tueur en série qui, suivant le même mode opératoire, a assassiné 10 ans plus tôt la jeune et jolie Morgane Avril. Les policiers vont enfin pouvoir clore le dossier et les proches des 2 jeunes victimes faire leur deuil. Mais Djamal est innocent et il compte bien le prouver… A moins qu’il ne soit malade mental et amnésique et qu’il ait véritablement accompli ces horreurs sans le savoir ! Ça existe des cas semblables, il en a vu à l’institut.

Et nous qu’allons nous croire ? C’est la question qui nous est posée au début du livre, et à laquelle on a hâte de pouvoir répondre ! J’ai passé une partie de la nuit à lire le nouveau roman de Bussi « N’oublier jamais ».

Ça démarre sur les chapeaux de roue, c’est rythmé, l’intrigue nous captive, on comprend tout de suite où l’auteur va nous emmener et on le suit avec avidité et passion, on est tenu en haleine et puis hop tout d’un coup, sans prévenir, ça part un peu en vrille, trop d’infos, trop de retournements, trop de nouveaux éléments, trop d’invraisemblances. Du coup j’ai un peu perdu le fil, et l’envie aussi. Pourquoi tant de complications alors que c’était si bien parti !?
Et puis finalement, après tant et tant de tergiversations, d’analyses, d’interrogations, on attend impatiemment la fin et là paf, le dénouement sort d’un chapeau, que je n’ai pas trouvé magique.

Bon attention, c’est un bon roman, à lire ! Mais j’ai préféré le précédent « Un avion sans elle » qui avait su retenir mon attention jusqu’à la dernière page.


Ah je dois aussi signaler que le titre me dérange, cette énorme faute de français me perturbe et même si la question a été posée à l’auteur et qu’il y a répondu , ça ne me gêne pas moins. Alors petit rappel : quand le verbe à l’infinitif est négatif, les 2 termes de la négation se placent devant le verbe = Ne jamais avouer + ne rien dire + ne pas parler = ne jamais oublier. S’il s’agit de l’impératif, mode de l’ordre et du conseil, à la 3° personne, le verbe prend un z = Taisez- vous + Arrêtez de parler + Fermez-la = N’oubliez jamais !

Pour d’autres révisions, n’hésitez pas à me rejoindre ici !


Lola lit Le rapport de Brodeck ♥♥♥

Cette lecture est un jeu de patience, où les éléments s’emboîtent les uns dans les autres jusqu’à reconstituer l’histoire. L’auteur n’en dit pas trop, mais on comprend tout. Et on partage l’horreur, et on se demande comment tant de cruauté est possible, comment on peut être aussi lâche. Et on se dit que ça existe encore des comportements pareils, ça existe et moi, ça me tord le ventre. L’ignorance, la méconnaissance de l’autre engendrent la méfiance et la haine, et conduisent à l’horreur. 

le rapport de BrodeckBrodeck a été dénoncé, pour rien, par tous, alors qu’il se sentait chez lui dans ce village. Il a passé des années d’horreur dans un camp puis à la fin de la guerre, il est rentré, retrouver sa femme, meurtrie, mutique, parce qu’elle a subi, elle aussi, la violence des hommes. A son retour, il fait la connaissance de celui que tous appellent Anderer (l’autre) serviable, gentil, au caractère doux, débarqué de nulle part avec un âne et une jument, et dont la seule présence dérange les villageois qui s’interrogent, s’échauffent, le haïssent et finalement l’assassinent. Brodeck est chargé par le maire et les notables du village d’écrire un rapport sur ce meurtre, de l’expliquer. Mais c’est tout autre chose que ce qu’ils attendent que Brodeck va leur livrer.

Un livre à lire absolument.

A lire aussi, « Les âmes grises » et « La petite fille de Monsieur Linh »

Lola lit Le bleu est une couleur chaude ♥♥

lebleuVoilà un bien joli roman graphique. L’histoire est touchante, l’amour entre deux jeunes femmes, les dessins sont beaux, le trait très doux, et l’ambiance feutrée. 

Apparemment tout le contraire de l’atmosphère de « La vie d’Adèle » l’adaptation ciné d’Abdellatif Kechiche, Palme d’or Cannes 2013, que je n’ai pas vue mais dont nous avons tous beaucoup entendu parler, entre chef-d’oeuvre et oeuvre pornographique.

Le film, je ne sais pas mais le roman graphique, je dis OUI !

Le bleu est une couleur chaude (Glénat), de Julie Maroh, prix du public au festival international d’Angoulême en 2011.


http://blog.francetvinfo.fr/actu-cine/2013/10/09/la-vie-dadele-que-reste-t-il-de-la-bd-le-bleu-est-une-couleur-chaude.html

http://www.juliemaroh.com/2013/05/27/le-bleu-dadele/

http://www.editions-des-chavonnes.com/2013/10/j-ai-lu-pour-vous-le-bleu-est-une-couleur-chaude-de-julie-maroh.html