Ce n’est pas bien de mentir ! Voilà une phrase que les parents de Lisa ont bien dû lui dire quand elle était enfant. Pourtant c’est bien ce que l’adolescente a fait en accusant Marco Lange, un plâtrier de 32 ans de l’avoir violée. L’homme condamné à 10 ans de prison a toujours crié son innocence. Il fait donc appel et cinq ans après, on retrouve Lisa, vingt ans, dans le cabinet d’Alice Kéridreux, l’avocate qui reprend l’affaire sur la demande de la jeune fille qui désire être défendue par une femme et lui avoue. Comment l’avocate va-t-elle réussir à convaincre que, malgré l’horreur de ce mensonge, Lisa reste une victime, même si ce n’est pas de cet homme ? Ce mensonge est-il pardonnable au regard de ce que l’adolescente a vécu ? Et quels rôles ont joué tous les acteurs de cette affaire : policiers, parents de la jeune fille, ses professeurs et tous les témoins, qui ont corroboré les déclarations de Lisa à l’époque, sont-ils à mettre en cause ?
Un roman qui se lit d’une traite grâce à la langue mise au service de l’histoire et qui ouvre beaucoup de questions sur la justice face à la parole des enfants. Tout est juste dans ce roman ♥ (et ce n’est pas juste parce que l’autrice est journaliste et chroniqueuse judiciaire au journal Le Monde)
La petite menteuse / Pascale Robert Diard – Editions L’Iconoclaste – août 2022 – 216p

J’attends toujours les romans d’Olivier Adam, c’est un auteur dont j’aime l’écriture et les histoires. Des histoires ordinaires familiales et familières dans lesquelles chacun de nous peut se reconnaitre.
Fayde a quinze ans et elle vit avec sa mère, ses petits frères et sa sœur dans un village du Sahel dans la terreur d’une nouvelle attaque de Boko Haram. Les récoltes sont maigres, l’argent manque, les enfants ont faim, Fayde décide de partir en ville comme les autres adolescentes du village. Là, elle sera domestique dans une concession, une sorte de grand terrain sur lequel sont érigées plusieurs maisons reliées entre elles ou pas, qui abrite de grandes familles élargies, plusieurs épouses, tous les enfants, des cousins… Commence alors pour Fayde une vie difficile de travail et d’humiliations. Exploitée, maltraitée, elle essaie de garder la tête haute.
Guylaine se trouve moche. Ou plutôt ce sont les autres qui la trouve laide ! Alors depuis son enfance, elle a traversé plusieurs périodes : se cacher, frôler les murs, ruser, masquer, se maquiller, baisser les bras, en rire, en pleurer, s’afficher avec une bande de déglingués… Et puis finalement la beauté passe, tous les visages s’affaissent, les rides strient les fronts, les nez s’épaississent quand les lèvres s’affinent, les cheveux se parsèment et à un certain âge, il ne suffit plus d’être belle. C’est la leçon que va recevoir Guylaine dans notre monde où la beauté a toujours été érigée comme condition au bonheur et à la réussite. Il semblerait que ça change et je me réjouis de voir toutes sortes de visages et de corps envahir les écrans publicitaires mas il reste du chemin.
Un roman que j’ai dû lire pour le boulot et j’en suis ravie car j’aurais pu ne jamais le rencontrer. C’est une très chouette découverte qui aborde un sujet édifiant mais passionnant : les enlèvements de japonais orchestrés par la Corée du Nord à la fin des années 70. Ces personnes, des hommes et des femmes, de tous âges et de tous milieux, disparues sans laisser aucune trace, appelées kamikakushi 神隠しou caché par les dieux sont le point de départ du roman de Eric Faye. Après une présentation rapide de certains des kidnappés (dont un GI américain posté dans la zone démilitarisée entre les deux Corée), le roman fait un bon dans le temps et nous amène en novembre 1987, alors que le vol commercial 858 de la Korean Air reliant Bagdad à Gimpo en Corée du Sud vient d’exploser en pleine mer. La bombe a été posée en cabine par deux terroristes. La jeune fille est arrêtée lors de l’escale à Abu Dhabi, et bien qu’elle s’exprime dans un japonais parfait, c’est une espionne Nord-Coréenne. L’écrivain remonte alors la piste de certains des kamikakushi. C’est très intéressant et digne d’un film d’espionnage ! Sauf que c’est inspiré de faits réels et que des gens ont vraiment été arrachés à leur vie, à leur famille pour être « implantés » dans un environnement complètement inconnu et si différent du leur. Un excellent roman ! ♥
Jérémy Demay, humoriste franco-québécois, dresse la liste de 44 « conseils » pour se sentir mieux, vivre ses rêves et trouver le chemin de l’épanouissement. Pour écrire ce livre, il s’est inspiré de sa propre vie puisque en 2019, nous explique-t-il, il n’avait plus envie de se lever le matin. Et puis une phrase l’a aidé à relever la tête : « Si tu veux que les choses changent, il faut que tu changes quelque chose ». Alors, il a décidé de se bouger et fort de son expérience, il nous livre ses « secrets ».
Rita est une petite londonienne qui passe tous ses étés en Crète, chez Giagia, sa grand-mère adorée. Cet été là, Rita trouve au milieu des photos de famille, des clichés de gens qu’elle ne reconnaît pas. Maria décide alors de l’emmener à Plaka, son village natal, pour lui raconter son histoire. Entre 1904 et 1957, l’île de Spinalonga a accueilli les lépreux crétois. En 1901, les autorités avaient décidé de l’arrestation et de l’expulsion de tous les malades vers l’île afin de protéger les gens sains. Les malheureux malades durent tout quitter et s’isoler jusqu’à la fin de leur jour. C’est ce qui arriva à Eleni, la mère de Maria qui contracta la terrible maladie, et dû laisser ses deux filles aux bons soins de son mari. Ce fut une période terrible que tous supportèrent grâce aux rares échanges permis, lettres et dessins. Puis Eleni mourut. Et Maria, à son tour, contracta la lèpre et rejoignit son meilleur ami Dimitris sur l’île. Heureusement, de nouveaux traitements virent le jour et Maria réussit à vaincre la maladie.
Roxane et Martin s’aiment passionnément. Alors pourquoi ont-ils décidé de se suicider ? Roxanne qui a survécu s’est murée dans le silence. Sa sœur Morgane est sous le choc, elle n’a rien vu venir, elle se pensait si proche de Romane mais elle se rend compte que sa sœur s’était éloignée d’elle et que les deux amoureux avaient fait le vide autour d’eux. Quant à la riche famille de Martin, ils ont toujours pensé que Romane était avec Martin pour la fortune familiale, alors de là à la croire coupable, il n’y a qu’un pas facile à franchir. Morgane de son côté ne sait plus si elle doit protéger sa sœur ou la dénoncer ; elle se méfie, la sachant, depuis leur enfance, capable du pire.
Ils sont sept à se retrouver au point de rdv à la sortie du débarcadère de Calvi. Ils ont tous répondu à la même invitation pour un stage de survie en Corse. Une semaine en pleine nature, à acquérir des techniques de base pour se débrouiller en milieu hostile : apprendre à se chauffer, se nourrir, se défendre, s’orienter. Pour se ressourcer, dépasser ses limites, faire corps avec la nature. Ils sont tous là ; Arthur, le doyen du groupe, Kylian le jeune de banlieue, Valentin l’intello, Tatiana prof de yoga, le journaliste Hubert VanderBrock, Greg le complotiste et Livie le sublime top model. Ils ont été choisis un par un, Victor, leur guide, a passé beaucoup de temps à les retrouver. Son plan a germé en prison, il a tout étudié, envisagé tous les scenarii, il est prêt. Mais eux, seront-ils prêts à vivre cette aventure ?
Lorsque elle le quitte pour un spécialiste de Ronsard, Lisa lui balance qu’il faudrait qu’il écrive un livre sérieux, après son premier roman, une comédie, passé complètement inaperçu. Ah elle va s’en mordre les doigts Lisa de lui avoir préféré un