
Magnifique film de Nicole Garcia sorti en 2016. Les acteurs sont extraordinaires de justesse, l’histoire est superbement touchante. J’arrête là car je ne voudrais pas que ce billet devienne une litanie d’adjectifs dithyrambiques. J’aime les films de Nicole Garcia ; L’adversaire, Le fils préféré, Un balcon sur la mer, Place Vendôme… J’aime la lumineuse actrice Marion Cotillard et je découvre Alex Brendemühl, incroyable acteur espagnol dans ce film qui m’a bouleversée.
Au début des années cinquante, dans le sud de la France, la jeune et sensuelle Gabrielle tourmente ses parents avec ses rêves de passion amoureuse et son comportement qui dérange. Sa mère pense que seul le mariage pourrait calmer ses ardeurs. Elle trouve en José, un ouvrier agricole, un mari possible. Les premières années de mariage s’écoulent dans l’indifférence de Gabrielle à l’égard de José qui, fou de sa femme, attend son moment. Mais Gabrielle souffre du mal de pierres, un mal qui la conduit dans un établissement de cure en Suisse, où elle rencontre un énigmatique jeune lieutenant d’Indochine curiste. La passion de Gabrielle peut enfin vivre…


Pourtant, à sa sortie en 2006, je n’avais pas réussi à dépasser les premières pages du roman de Milena Agus dont ce film est l’adaptation. Ce n’était peut-être pas le bon moment, je vais m’y replonger rapidement.

Un roman qui ravira les amateurs de feel good. Tous les ingrédients sont réunis :
Le roman s’ouvre sur la noyade de Tom 8 ans, le fils unique du narrateur et de Nora. Il apprend l’horrible nouvelle en Chine où il est en voyage d’affaires depuis 2 mois. Il rentre immédiatement en France et rejoint sa femme dans la maison de vacances familiale où Tom était gardé par sa grand-mère maternelle. Mais la douleur éloigne ces parents anéantis, qui la manifestent différemment, sans réussir à la partager, à se soutenir. Elle accepte un poste de prof en Province, il fait sa valise et s’installe à Belle Ile En Mer où il essaie de ce rapprocher de son petit garçon. Les circonstances du décès de Tom ne sont pas détaillées, on sait juste qu’il a échappé à la surveillance de sa grand mère maternelle sur une plage bretonne. La responsabilité et la très probable culpabilité de la grand-mère ne sont pas développées non plus. Le roman se concentre sur les regrets du papa, et la difficulté d’affronter cette perte ensemble.
De Schlink, je n’ai lu que Le liseur et j’avais été subjuguée. J’ai retrouvé dans Olga la même précision, la même exigence. L’écriture est précise, claire, simple presque froide pour parler de tant de désirs, d’amour et d’aventures.
3 voix pour nous raconter cette histoire de racisme ordinaire aux USA de nos jours.
Le Havre – lundi 10 juin 1940. Lucie nous raconte comment sa mère l’a levée aux aurores ce matin-là. Comment elle leur a demandé avec son frère Jean, de se dépêcher de prendre quelques affaires. Comment ils ont attendu tante Muguette et leurs cousins Joseph et Marline. Comment ils se sont mis en route jusqu’au bac pour rejoindre Lisieux. Ils ont marché de longues heures, suivi la colonne des autres havrais qui fuyaient aussi.
Encore un roman qui favorise l’insomnie 😉 Impossible de le lâcher, impossible de résister à l’envie de tourner la page, de finir le chapitre, de commencer le suivant, de savoir ! Alors évidemment, il y a des petites choses qui dérangent, pas très crédibles, mais dans l’ensemble, ça marche vraiment super bien !
Je termine l’année 2018 en beauté grâce à ce petit roman, le premier de Guy Boley, qui s’est distingué récemment avec Quand Dieu boxait en amateur, qui a récolté toutes les attentions. Je ne l’ai pas encore lu mais quand j’ai trouvé Fils du feu, je me suis dit que ça pouvait être une bonne mise en bouche. C’est un petit roman certes, 160 pages mais d’une force admirable. Le père, forgeron, travaille avec Jacky, le premier amour de Jérôme, le tout jeune narrateur. La forge où, fasciné, le petit garçon reste, pour sentir la chaleur, les couleurs, les odeurs, de la ferraille bien sûr mais aussi des corps, des torses dénudés. La vie de la petite cour est tranquille jusqu’à la terrible nouvelle de la mort du petit frère, Norbert. Chacun essaie de traverser la tragédie ; le père sombre dans l’alcool, la fille aînée quitte la maison et la mère continue de faire vivre Norbert, lui mettant son couvert et des draps propres dans son petit lit, lui faisant réviser ses leçons et lui racontant des histoires le soir pour l’endormir.
Je suis toujours un peu méfiante lorsqu’un livre ou un film est porté aux nues par les critiques. J’ai peur d’être déçue, de passer à côté d’un truc apparemment génial, de ne pas avoir compris le génie du truc, je me sens un peu en marge, comme quand dans une soirée, où tout le monde rit d’une blague que je suis la seule à ne pas trouver drôle du tout. Mais le pire, c’est que j’ai peur d’aimer aussi, de me fondre dans la masse, de ne pas savoir si j’aime vraiment autant que les autres ou si je suis influencée par l’avis des autres. Du coup, je préfère attendre un peu avant de lire les pépites 😉
Stand by, ça vous dit quelque chose ? Film français sorti en 2000, avec l’excellentissime Dominique Blanc dans le rôle principal. C’est l’histoire d’Hélène qui, alors qu’elle part s’installer à Buenos Aires avec Gérard, se fait larguer juste avant d’embarquer. Atterrée, sous le choc, elle erre dans l’aéroport, qu’elle ne quitte plus, y vit ou plutôt y survit, s’y crée des amitiés. J’avais été marquée par ce film, son atmosphère, le choix d’un lieu que tout le monde croit connaître parce qu’on y passe, on vient y prendre l’avion, accompagner un ami, chercher un proche. J’avais aimé l’idée de ce lieu de transit pour raconter l’errance de cette femme, Orly où des gens travaillent. J’ai commencé ma vie professionnelle à Orly sud, à l’embarquement. J’étais une de ceux qui, derrière un guichet, vérifient les billets, étiquettent les valises, surveillent l’excédent bagage. Je regardais tous ces gens partir et moi, je restais là à me faire engueuler par des touristes stressés. A l’heure de la pause, je croisais les femmes de ménage, la sécurité, le personnel naviguant, et les autres au sol ; on se saluait, on s’interpellait, on discutait un peu, on prenait un café, on fêtait un mariage, une naissance, un départ à la retraite. Une fois rentrés, on ne sortait de l’aéroport que pour le quitter à la fin du boulot, au petit matin, en plein journée ou la nuit, selon notre emploi du temps. C’était vraiment particulier, une parenthèse, une autre planète, un microcosme. J’ai retrouvé ce sentiment d’espace clos, d’enfermement dans le film.