Farah est une enfant lorsque ses parents rejoignent Liberty House, une communauté dans le sud de la France. Là, Arcady veille à ce que ses membres soient protégés des ondes, du wifi, des réseaux sociaux, des fake news, des engrais et des pesticides mais aussi de la propriété, de l’envie, de la jalousie… Bref, de tout ce qui peut nuire à l’épanouissement de chacun. Là, on peut vivre nu, passer des heures à lire et à observer la nature sans être dérangé et multiplier les expériences sexuelles en toute liberté et dans le respect. Tous sont persuadés qu’ils survivront à la fin du monde. Farah grandit dans l’amour, l’amour des autres, des animaux, de la nature. Mais à l’heure des premiers émois, son corps la plonge dans une profonde perplexité. Elle en parle à Arcady qui, tout naturellement, la conduit chez la gynécologue qui, après divers examens, lui annonce qu’elle souffre du syndrome de Rokitanski. Le MRKH touche une femme sur 4500, souvent décelé au moment de l’adolescence, il se manifeste par une absence partielle ou totale du vagin et de l’utérus. C’est une catastrophe pour Farah, adolescente en quête d’identité, heureusement qu’Arcady l’entoure de sa bienveillance, la rassure, la soutient. Mais bientôt, l’arrivée d’un jeune migrant dans le paysage de Liberty House va bouleverser Farah et l’ordre de la petite communauté pourtant si sereine.
Quel roman ! Irrésistiblement drôle, délicat et très bien écrit, il a tout pour plaire. Comme dans l’excellent Les garçons de l’été, l’auteure explore les méandres de l’adolescence et plante son nouveau décor dans une communauté idyllique, où chacun malgré son âge, son physique, son handicap, ses problèmes, est respecté et aimé. Un havre de paix au soleil, chapeauté par un gourou sympathique qui n’abuse de personne, donne plus qu’il ne prend. Alors paradis ou cour des miracles ?!
Arcadie/Emmanuelle BAYAMAK-TAM – Editions POL – août 2018 – 448p

Lorsque Cubetout, un nouveau magasin dédié à Minecraft, ouvre ses portes, Antoine et Vénus, fans de ce jeu vidéo, sont impatients. Mais les gens qui sortent du magasin ont un comportement bizarre. A quoi sert cette boîte blanche que Max, le machiavélique propriétaire de Cubetout, offre à tous les clients ? Antoine et Vénus, aidés de Homer Docku leur prof de techno, vont tenter de percer le secret et de tout remettre en ordre. Pour sauver leurs proches, ils vont devoir traverser le portail qui les projette dans la virtualité de Minecraft et affronter tous les dangers ; des hordes de zombies, un dragon, des monstres… Sortiront-ils vainqueurs de cette aventure ? Réussiront-ils à sauver la Terre ?
En 1903 à Benton Harbour, dans le Michigan, le charismatique Benjamin Purnell promet l’éternelle jeunesse à ses adeptes qui se pressent en masse aux portes de La Maison de David, un village peuplé de jeunes hommes athlétiques et souriants, à la barbe interminable et soyeuse, et de jeunes filles aux longs cheveux blonds vêtues de fluides robes blanches, un village aux allures de paradis. C’est là que Laura Kasischke plante le décor de son nouveau roman. Dès la première page, nous sommes prévenus, bien que les documents, extraits d’articles de l’époque, témoignages de fidèles, citations, dépositions, textes publicitaires, extraits de livres, transcriptions de moments du procès qui introduisent chaque nouveau chapitre, et les images qui closent le livre soient authentiques, « L’auteure ne revendique aucune vérité historique et a pris de grandes libertés pour écrire son récit. » Ce n’est donc pas un documentaire, l’auteure nous livre un peu de la vie de la secte au travers du regard des femmes. La vieillissante de Cora Moon d’abord, l’ancienne institutrice de Benjamin, présente dès le début et qui garde un oeil lucide/mature sur la communauté. Puis les regards mélangés des jeunes filles qui forment un
Les romans de Barjavel sont extraordinairement poétiques et visionnaires. Je l’ai découvert toute jeune, avec Les chemins de Katmandou, que j’ai dévoré, adoré. Depuis, j’ai lu tous ses autres romans et je les ai tous aimés, Barjavel est un auteur qui continue de me toucher.
Elle est arrivée au village alors qu’elle était nourrisson, dans les bras d’un cavalier inconnu qui a surgi d’un nuage de poussière et déposé l’enfant par terre sur le sol au pieds du chef et sa tribu rassemblée. Elle aurait dû périr là sous leurs yeux indifférents, elle n’a cessé d’hurler de faim, de chaud et de chaud mais Mamambala s’est avancée, l’a prise dans ses bras, l’a mise à son sein et l’a nommée Salina car son visage était baigné du sel de ses larmes.
Au Japon, à Tokyo, Sentarô s’ennuie dans la petite boutique où il prépare des dorayakis, petits gâteaux japonais faits de 2 sortes de petits pancakes fourrés à la pâte de haricots. Un jour, une petite grand-mère se présente et lui propose ses services de pâtissière. Mais son âge avancé et la déformation de ses mains, Sentarô refuse. Mais Tokue Yoshii est obstinée, elle revient et fait goûter ses dorayakis à Sentarô qui, émerveillé par le goût du gâteau, accepte. Dès lors, chaque matin, Tokue transmet son savoir-faire à Sentarô qui découvre enfin le plaisir de pâtisser. Les dorayakis de Tokue sont succulents, le chiffre d’affaire explose, les clients affluent. Mais la rumeur grandit, Tokue présente tous les symptômes de la lèpre et bien qu’elle soit guérie, la propriétaire de la boutique oblige Sentarô à la licencier. Mais Tokue comprend, elle le remercie de lui avoir donné une chance et leur amitié grandit.
Au début des années 50, Sigvaldi a choisi le prénom de sa seconde fille après avoir lu Gens indépendants de Halldor Laxness paru en 34/35, parce que la fin l’avait fait pleurer, même si l’héroïne avait eu un triste destin. Helga avait accepté, pour la simple raison que sans le a final, ce prénom signifie amour en islandais. A cette époque, Sigvaldi et Helga s’aiment et Asta est le fruit de cette passion. Mais la suite de leur histoire est chaotique et Asta est confiée à Steinvör qui l’élève avec amour. Devenue adolescente, Asta qui rejette, entre autres, sa nourrice, est envoyée en séjour dans une ferme, où elle rencontre Josef, un garçon de son âge.
Elle aime Aurélien, profondément depuis plus de 15 ans mais elle ne veut plus supporter l’homme qui l’insulte et l’humilie. Il regrette, s’excuse, ne comprend pas. Mais pourtant il recommence… Il y a sept ans, au retour de vacances horribles en Croatie, au bord du gouffre, elle avait décidé de la séparation. Puis finalement, il avait imploré son pardon, fait des promesses, s’était fait aidé un peu, alors elle lui avait rouvert la porte, laissé une seconde chance, elle l’aime tant et leur vie avait repris tranquillement, il avait eu un deuxième enfant, ils étaient heureux. Alors pourquoi sept ans après, il recommence ? Sans raisons, sans prévenir, brutalement ! Pourquoi ? Vadim et Romane, leurs enfants ont grandi, elle doit les protéger alors elle se fait une promesse, elle prendra une décision définitive le 3 janvier, jour de ses 40 ans. Elle a besoin d’une date, sinon elle sait qu’elle va de nouveau sombrer dans la dépression et qu’elle ne pourra plus se relever. Pour s’en sortir, elle fait des listes de ses phrases assassines, de ses insultes dégradantes, elle en note des lignes et des lignes, comme d’autres font les listes de leurs envies.