Yaki lit Une famille délicieuse

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Mina et Nest, deux charmantes vieilles dames, sœurs, vivent une vie tranquille au milieu de la lande, à proximité de la mer. Mina s’occupe de Nest, en fauteuil roulant depuis un accident tragique qui a coûté la vie à leur sœur et à leur beau-frère. Elles reçoivent régulièrement la visite de leurs neveux, Jack et Lyddie. Elles acceptent de recevoir quelques temps leur sœur aînée, Georgie, atteinte de démence sénile. L’arrivée de Georgie est l’occasion pour Mina et Nest d’évoquer leur enfance heureuse avec une mère affectueuse et un père plutôt distant voire absent, d’évoquer une sœur et un frère aujourd’hui disparus, l’occasion aussi de dévoiler quelques secrets de famille…
Une famille délicieuse fait partie de ces livres sans prétention mais très agréables à lire, un livre « délicieux » avec une galerie de personnages attachants qui nous suivent encore une fois la dernière page tournée.
Un vrai bon moment de lecture (même si le meilleur roman de Willa Marsh reste pour moi Meurtres entre sœurs).

Une famille délicieuse / Willa Marsh, Ed. Autrement 2003, The Children’s Hour, 476 p.  

 

Lola lit le complexe de Eden Bellwether ♥

Une histoire machiavélique de manipulation sous hypnose sur fond de musique classique.

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Ce que j’ai trouvé très intéressant dans ce roman, en plus d’être bien écrit, bien construit… c’est que je me suis interrogée sur le rôle des personnages jusqu’au dénouement. Iris, la soeur d’Eden Bellwether, par exemple, du début à la fin, j’ai pensé qu’elle était de mèche avec son frère, qu’elle jouait un double jeu ; je me suis méfiée d’elle tout de suite. Trop belle, trop douée pour être honnête. Puis on la découvre un peu cul-cul la praline, mais c’est un peu gros, donc on pense qu’elle trompe son monde. Pour les copains, pareil, je n’ai pas réussi à savoir tout de suite qui trempait dans la magouille et à quel degré. Pourtant dès la première page, on a la scène finale, alors on pense très vite comprendre ce qui va se jouer. Et finalement, rien n’est moins sûr.

Cambridge, aujourd’hui. Oscar, en rentrant de son boulot d’aide soignant, est attiré par des chants et l’orgue venant d’une église. Il y entre, et fait la connaissance de la soeur de l’organiste vistuose, Eden Bellweither. Iris a tout pour plaire donc elle lui plait, et elle l’introduit dans le cercle amical très privé de son frère. Et là, ça commence à sentir le roussi. Eden, voulant prouver que la musique classique a des pouvoirs, hypnotise Oscar sans son consentement. Oscar part fâché d’avoir été ainsi trompé et humilié. Mais la belle Iris le supplie de l’aider, son frère est atteint de troubles psychiatriques, elle doit trouver des preuves afin qu’il soit enfermé et mis hors d’état de nuire, aux autres et à lui-même. Oscar va faire appel à un expert, ex petit ami d’un vieux grabataire dont il s’occupe à la maison de retraite où il travaille. 

Ce livre est fascinant, dommage qu’il ne fasse que 512 pages. 

Lola lit A ce soir

Laure Adler, femme engagée, journaliste, écrivain, éditrice née en 1950.

acesoirCe soir-là, Laure Adler échappe de justesse à un accident de la route qui aurait pu la tuer. Sonnée, de retour chez elle, elle s’apprête à enlever sa montre pour prendre un bain, l’inscription à ce soir y est presque effacée par la buée mais la date, elle, est inscrite à jamais. 17 années se sont écoulées depuis la mort de son petit garçon Rémi. Emporté à quelques mois par une mort subite, qui n’a pourtant eu de soudain que le nom, puisque l’enfant est resté plusieurs mois à l’hôpital entre la vie et la mort.

Ce soir-là, le récit de cette douleur s’impose à Laure Adler. Elle raconte Rémi, sa si courte vie, sa si longue mort, elle raconte sa souffrance de maman, sa culpabilité, l’incompréhension, toutes ces questions à jamais sans réponses.

De courts paragraphes se succèdent, mélangeant les souvenirs. C’est un livre dont la lecture est forcément difficile mais Laure Adler ne cherche pas à nous faire pleurer, elle partage simplement son chemin de douleur qui n’a pas de fin. La vie continue, oui malheureusement la vie a continué…

«Je n’écris pas pour me souvenir. Je n’écris pas pour apaiser la douleur. Je sais depuis dix-sept ans que la douleur est et demeurera ma compagne. Je vis avec elle. Je la tiens en laisse. Quelquefois, elle me bouscule et me fait tomber.»

Lola lit Pas Pleurer de Lydie Salvayre ♥

J’ai beaucoup aimé Pas pleurer.

paspleurerJuillet 1936 en Espagne. L’Été anarchiste, raconté par Lydie Salvayre selon deux points de vue ; celui de Montse sa mère, au langage fleuri, mélange délicieux de français et d’espagnol et celui plus littéraire de Georges Bernanos, écrivain catholique français né en 1888 , qui séjournait alors à Majorque.

Le coeur de Montse, adolescente cet été-là, penche du côté des libertaires ; elle croit aux rêves de liberté de son frère José. « Il y a dans les rues une euphorie, une allégresse et quelque chose d’heureux dans l’air qu’ils n’ont jamais connu« . La révolution a des airs de romance, Montse est toute à l’ivresse de cette nouvelle vie qui s’annonce. Un soir d’août, elle rencontre un jeune anarchiste à la terrasse d’un café, passe la nuit avec lui. Mais dès le lendemain 7h, il repart sur le front. De cet amour fulgurant naîtra, le 28 mars 37, une petite fille prénommée Lunita, la soeur de l’auteur.

La voix de Bernanos, elle, est grave, troublée. Catholique convaincu, témoin de la barbarie de l’armée de Franco, choqué par les assassinats odieux, révolté par la complicité de l’église catholique espagnole, il rédige « Les Grands Cimetières sous la lune » un pamphlet violent anti-franquiste publié en France en 1938, auquel l’auteur fait référence.

J’ai trouvé ce livre optimiste, drôle et émouvant malgré le thème tragique. Tous les personnages auxquels il est si facile de s’attacher tant ils sont décrits avec sentiment. Le rythme est soutenu, et surtout la langue est belle, même quand elle est malmenée.

Une lecture que je vous conseille. 

PS : J’ai été un peu agacée au début en constatant que l’espagnol utilisé n’était pas traduit, mais j’ai décidé d’accepter de ne pas tout maîtriser, et finalement je n’ai pas été gênée. 


En lien avec l’auteur et son oeuvre :

http://www.lemonde.fr/livres/article/2014/11/05/le-goncourt-a-lydie-salvayre-pour-pas-pleurer_4518570_3260.html

http://culturebox.francetvinfo.fr/livres/romans/pas-pleurer-la-guerre-despagne-par-lydie-salvayre-en-course-pour-le-goncourt-200115

http://www.lefigaro.fr/livres/2014/08/21/03005-20140821ARTFIG00014–pas-pleurer-de-lydie-salvayre-a-la-suite-de-bernanos.php

http://www.franceinter.fr/personne-lydie-salvayre

http://tempsreel.nouvelobs.com/video/20141106.OBS4384/lydie-salvayre-merite-t-elle-le-prix-goncourt.html

http://www.20minutes.fr/culture/1475643-20141105-prix-goncourt-lydie-salvayre-laureate-surprise

http://www.lefigaro.fr/livres/2014/11/05/03005-20141105ARTFIG00225-lydie-salvayre-un-goncourt-poignant-et-inattendu.php

Lola lit Constellation d’Adrien Bosc

UnknownLe 28 octobre 1949, dans l’archipel des Açores, entre Paris et New-York, s’abîmait en mer le Constellation F-BAZN d’Air France. Tristement connu parce qu’il transportait le célèbre boxeur Marcel Cerdan, l’amoureux d’Edith Piaf, qui se rendait avec les 36 autres passagers aux Etats-Unis. Il devait y affronter Jake LaMotta et lui reprendre son titre de champion. La Môme, impatiente, avait lourdement insisté pour qu’il avance son voyage, il avait donc échangé sa traversée en bateau contre un billet d’avion. Tant mieux pour Edith et Philip Newton, les deux jeunes amoureux de retour de leur lune de miel et une certaine Mme Erdmann qui ont dû céder leur place au champion au titre du droit de priorité. Les 37 passagers et les 11 membres d’équipage ont péri.

Ce livre est l’histoire du crash, parfaitement documenté, techniquement intéressant. J’avais très envie de le lire, je trouvais le thème intéressant et j’avais entendu l’auteur sur France Inter (ici) qui avait expliqué l’importance pour lui de la notion de drame collectif, de ces « 48 destins ». Malheureusement Adrien Bosc n’a pas tenu sa promesse, l’existence des  »autres » est juste survolée, il m’a manqué l’essentiel. Moi, comme prévu, je voulais savoir qui étaient les 47 autres. J’ai l’impression d’avoir été trompée !

En plus, j’ai trouvé l’ensemble assez décousu, compliqué parfois de s’y retrouver, des informations dont je n’ai pas toujours compris l’intérêt, des jeux de hasards trop hasardeux à mon goût, des passages inutiles. Bref, je n’ai pas eu la tête dans les étoiles, du tout.

Lola lit Un été avec Kim Novak ♥

Hakan Nesser, un auteur suédois que j’ai découvert grâce à un club de lecture. Rangé dans la section polar, Un été avec Kim Novak m’avait très moyennement emballée, mais la curiosité l’a emporté. Et je suis ravie de cette découverte, je ne vais plus lâcher cet auteur, tant ce roman m’a plu. 

kimnovakErik, proche de la cinquantaine se rend au chevet de son ami d’enfance Edmund victime d’une crise cardiaque. Ils ont partagé un été dans les années 60, un été qui marqua à jamais leur vie. Erik décide alors d’en écrire l’histoire, cette histoire qu’il porte en lui.

Il a alors 14 ans, sa mère mourante est hospitalisée, son père décide donc de l’envoyer avec le fils d’un de ces collègues, dans la maison familiale au bord d’un lac sous la surveillance de son frère Henry, de huit ans son aîné et de sa petite amie. Trois semaines avant les vacances, au collège, la vieille prof d’anglais Sintring est remplacée par la divine Eva Kaludis, portrait de Kim Novak, mariée à la gloire nationale de hand-ball, Bertil Albertsson dit Berra le canon. Les têtes commencent à tourner. Une semaine avant le départ, Henry annonce à Erik sa rupture avec Emmy mais décide de ne rien dire pour ne pas affoler leur père. Ils se débrouilleront entre hommes.

Le séjour commence bien pour les garçons, un vent de liberté souffle sur la maison de Tibériades. Mais la chaleur devient suffocante le jour où ils aperçoivent Eva Kaludis dans les bras d’Henry. L’émerveillement et la crainte se mêlent dans l’esprit des deux garçons, qui redoutent la catastrophe. Elle arrive très vite, sous la forme du cadavre de Berra retrouvé sur le parking devant la maison. Qui est l’assassin ? De forts soupçons pèsent sur tous, mais c’est Henry qui sera emprisonné puis relâché. Aucune preuve : pas d’arme du crime et toutes les traces ont été effacées par une pluie diluvienne. a la fin de l’été, chacun retourne à sa vie, néanmoins subrepticement changé par cette expérience.

Bien plus qu’un polar donc, même s’il y a effectivement un meurtre et une enquête. L’histoire de ce roman est l’histoire de l’entrée dans la vie d’adulte de ces deux adolescents, les premiers émois amoureux, les premières expériences du désir sexuel, la force de l’amitié, les mensonges, les dissimulations… C’est l’heure des grandes questions existentielles. Un roman dit d’initiation ou de formation, d’apprentissage ou d’éducation, appelons-le comme on veut mais surtout lisez-le !


Un été avec Kim Novak / Hakan Nesser – Editions Seuil 2014 – Kim Novak badade aldrig i Genesarets sjö

 

 

Yaki lit Gravé dans le sable de Bussi

gravedanslesableLe 6 juin 1944, le débarquement en Normandie commence. Des soldats américains doivent rentrer en France par la pointe Guillaume. Mais auparavant ils doivent détruire le mur construit par les Allemands sur la plage. Pour cela il est décidé d’envoyer les soldats un par un pour placer une bombe au pied de ce mur. Un tirage au sort a été effectué pour déterminer l’ordre dans lequel les soldats seront envoyés. Oscar Arlington a tiré le numéro 4, Lucky le 148. Et pourtant, à la fin de la guerre Oscar fait partie des survivants tandis que Lucky n’est pas rentré au pays. Sa fiancée, Alice Queen, vient en pèlerinage sur la plage où Lucky a été tué.

De son côté, Alan Woe est aussi un rescapé de la guerre, il a été retrouvé grièvement blessé par la belle Lison. Sans famille au pays, Alan décide de rester auprès de la belle dans ce village normand qui l’adopte très vite.

Vingt ans ont passé, on s’apprête à fêter les 20 ans du débarquement. Lors d’une cérémonie commémorative, Alice Queen apprend que les circonstances de la mort de son fiancé sont plus complexes qu’il n’y paraît. Elle engage un détective privé, Nick Hornett, pour l’aider à découvrir la vérité. Son destin va croiser celui de Lison.

Michel Bussi nous entraîne, comme dans ses autres romans, dans une aventure pleine de rebondissements et de retournements de situations. Certes, il faut accepter l’idée de départ de tirage au sort (un peu tirée par les cheveux) mais on passe un agréable moment de lecture. Les rebondissements sont plausibles, les personnages très attachants avec une petite préférence, en ce qui me concerne, pour le personnage du détective. On est même un peu triste de les quitter en refermant la dernière page du roman. Et même si j’avais deviné le fin mot de l’histoire quelques pages avant la résolution de l’énigme, contrairement à d’autres romans de Michel Bussi ( »N’oublier jamais » notamment), le dénouement est bien amené et plutôt crédible.

Un bon moment de lecture.


Les autres romans de Michel Bussi ? On en parle ici : Un avion sans elle, N’oublier jamais et Ne lâche pas ma main.


 En lien avec l’auteur et l’oeuvre :

http://www.lepoint.fr/villes/michel-bussi-l-histoire-d-un-succes-04-11-2014-1878663_27.php

http://www.leparisien.fr/espace-premium/culture-loisirs/-02-10-2014-4180687.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr%2F

https://www.youtube.com/watch?v=xYCjNGTRlzk

Lola lit Les bêtes dangereuses, dévoreuses, venimeuses ♥

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Une belle surprise que ces petites bêtes.

Un très beau livre de Jean-Baptiste de Panafieu, et sympathiquement illustré par Lucie Rioland et Benjamain Lefort. On y apprend plein de choses intéressantes et amusantes.
Divisé en parties qui regroupent les bêtes qui piquent, celles qui mordent, qui pincent, qui écrasent… Il offre à chaque bébête, une double page avec des illustrations de qualité. L’exploitation est très originale : la bébête est l’accusée, elle est d’abord présentée, puis on explique ce dont elle est accusée et ce dont elle est réellement coupable. Halte aux idées reçues, aux accusations mensongères, la vérité est rétablie. Les infos sont traitées avec précision et humour.
Je me suis régalée. Et mon fils de 6 ans aussi…

Et des bébêtes, il y en a des tas d’autres : celles qui sifflent, qui rodentqui collent, qui pissent
De magnifiques cadeaux à offrir aux petits curieux.

Merci à Babelio et aux éditions Gulf Stream.

 

C’est ça la France pour Lina

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Je m’appelle Lina, j’ai 17 ans et j’aime la France. Je viens souvent en vacances parce que mon cousin et ma cousine habitent à Montpellier. J’aimerais bien habiter là-bas mais pour le moment ce n’est pas possible. Je dois terminer mes études. J’ai appris le français à l’école et avec ma cousine. Ma cousine est française, elle est très jolie. C’est la femme de mon cousin mais j’ai appris qu’en France il n’y a pas de mots différents. Par exemple, ses enfants appellent « oncle » le frère de leur maman mais aussi le mari de la sœur de leur maman ! Vous comprenez ? Elle s’appelle Vanessa, elle est assez sévère, elle veut que je parle très bien sans fautes. Elle voulait être professeur alors elle me donne des exercices et des livres à lire. Je m’entraîne beaucoup, je fais de la grammaire, j’écoute des livres audio le soir en m’endormant, le problème c’est que je m’endors vite alors le lendemain je ne me souviens plus de ce que j’ai lu et je dois tout recommencer ! J’écris tous les jours un peu (c’est Lola qui me l’a conseillé), je raconte ma journée, mais je n’écris pas de secrets parce que mes amies et ma cousine corrigent mes fautes, et je demande aussi souvent à Lola de m’aider (merciiiiiii !!). 

Quand je vais en France, j’aime marcher dans la rue. Avec ma cousine, on va boire une limonade au café parfois et après l’école, on va s’asseoir dans le parc pendant que les enfants jouent. Nous sommes allées deux fois à côté de Paris chez ses parents avec les enfants mais mon cousin n’est pas venu, il travaillait. A Paris, j’étais éblouie. Les maisons sont magnifiques mais je trouve qu’ils pourraient nettoyer les façades. Parfois elles sont noires, c’est dommage. Je trouve les femmes jolies et les garçons mignons.

Une chose que je déteste, c’est au restaurant quand le serveur n’est pas aimable. Et dans les magasins parfois les vendeurs sont désagréables ou alors ils sont tellement  »collants », je suis toujours mal à l’aise j’ai toujours l’impression de déranger. Mais ma cousine a raison, elle dit que s’ils ne sont pas contents, ils doivent changer de travail, dans le commerce, il faut être gentil et souriant, non ?

patisseries-parisJ’adore les gâteaux, quand je suis en vacances en France, je grossis beaucoup parce que pour me faire plaisir ma cousine achète souvent des pâtisseries à la boulangerie. Je n’ai pas de préférés, je les aime tous : éclair au chocolat, flan, Paris-Brest, religieuse… Un différent pour chaque jour, je les goûte tous 😉

Maintenant, vous comprenez pourquoi je suis pressée de retourner chez ma cousine.