C’est en regardant les JO Paralympiques de 2016 à Rio que l’auteure a l’idée du roman. Le héros de Valentine Goby ne sera pas comme Zheng Tao, champion médaillé Olympique de natation, mais il est, lui aussi, amputé des membres supérieurs. François a 22 ans, il a abandonné ses études d’ingénieurs au grand dam de son père, pour voyager. En ce jour d’hiver 1956, il rejoint son cousin à qui il doit donner un coup de main. Mais sur la route entre Paris et V, dans les Ardennes, une panne de voiture l’oblige à aller chercher de l’aide le long de la route, dans la nuit, le froid et la neige. Il décide de suivre les rails mais il est victime d’un accident électrique qui le laisse carbonisé, presque mort dans la neige. Heureusement, une petite fille le trouve, conduit à l’hôpital, il survit certes, mais ses 2 bras sont sacrifiés. Comment François va-t-il réussir à survivre ? Où trouver les motivations pour continuer ? Comment vit-on sans bras ?
Un roman très intéressant, parce qu’en suivant le chemin de la reconstruction de François, on assiste à la naissance des Jeux Paralympiques, dont les premiers ont eu lieu en été 1960. François va prendre part de toutes ses forces à ce projet incroyable. Un livre très rien documenté, où l’auteur mélange brillamment le réel et la fiction. J’ai eu envie de poursuivre l’aventure, j’ai fait des recherches, visionné des vidéo. Valentine Goby a réussi à m’intéresser au Handisport. Il faut à ces hommes et ses femmes, une force et un courage monumentaux. Respect !
Murène / Valentine Goby – Editions Actes Sud – août 2019 – 384p

L’auteur nous prévient dès la couverture, en sous titre : La plus précieuse des marchandises est un conte. Mais pas n’importe quel conte, un conte qui ne ressemble pas à tous les autres, même si dès le début, évidemment on pense Au Petit Poucet. Une forêt, un pauvre bûcheron marié à une pauvre bûcheronne… Sauf que ces bûcherons-là n’ont pas d’enfant à abandonner. Au grand désespoir de la pauvre bûcheronne qui aimerait tant avoir un bambin à chérir. Alors pour s’occuper, pour tromper le froid et la faim, elle court après les trains qui, en ces années sombres, circulent sans arrêt en bordure de la forêt . Et puis un jour de neige, de l’unique lucarne d’un wagon une main jette un paquet, et d’un signe ordonne à la pauvre bûcheronne de le récupérer. C’est le miracle qu’elle attendait ! Sa vie s’illumine, mais c’est sans compter sur la barbarie des Hommes.
Jean Farel est un célèbre journaliste politique septuagénaire, Claire Farel, son épouse d’une quarantaine d’années, essayiste et féministe engagée et Alexandre, leur fils, un brillant étudiant à Stanford, l’une des plus prestigieuses université du monde. Tout va bien dans le meilleur des mondes, le leur, fait d’apparences, de faux-semblants, de mesquineries, de trahisons, de blessures. Mais il faut garder la tête haute toujours, dissimuler ses faiblesses, se battre pour être vus, reconnus, rester au top, même si pour ça, il faut blesser les siens. Mais jusqu’à là, tout va bien.
Au pays des Inuits, la jeune Uqsuralik se réveille un matin avec du sang sur les jambes. Affolée, elle quitte son igloo. C’est alors que la banquise se brise et qu’elle est emportée loin des siens. La voilà séparée de sa famille. Armée se son seul courage et de sa volonté de survivre, elle s’enfonce dans un espace pas toujours accueillant. Elle va y faire des rencontres, pas toujours amicales, elle aura un mari, quelques jours, puis un enfant. Elle poursuivra son chemin et sa vie de femme.
Pax Monnier, comédien sans succès reconverti dans le coaching en entreprises, exulte ; un metteur en scène américain super connu veut lui faire passer des essais pour son prochain film. Pax en est sûr, c’est la chance de sa vie, il lui faut ce rôle, il va enfin entrer dans le monde hermétique du cinéma. Pas une minute à perdre, il quitte le boulot, passe chez lui vite fait et file au rdv. Alors ce cris et ces bruits étranges à l’étage du dessus l’inquiètent mais ne le détourne pas de son timing. Les voisins se disputent, bougent des meubles ? Peu importe, il n’a pas le temps. Vite vite, il doit partir. Il croise un homme dans l’escalier qui descend précipitamment. Il rencontre le metteur en scène, ça marche, il aura un petit rôle, il donnera la réplique à Matthew McConaughey, l’incroyable héros de l’excellent
Gabriel est prêtre. Il reçoit en confession une femme qui lui explique qu’il va être appelé à l’asile pour y bénir un cadavre et que sous les jupes de ce cadavre il trouvera le journal de Rose. Il se retrouve alors en possession de l’histoire terrible de Rose, une jeune fille que son père a vendue à un homme affreux. Ce monstre va abuser d’elle sous les yeux de sa propre mère. Dans cette maison il y a aussi Edmond, l’étrange Edmond qui voit tout mais n’agit pas, Edmond en présence de qui Rose se sent différente.
Paul est en prison pour une raison que le lecteur ne connait pas. Il partage sa cellule avec un autre taulard respecté des autres et qui le protège. Le récit alterne entre le quotidien de Paul en prison et le retour sur son passé. Au fil du roman se dessine la vie de Paul, son enfance entre un père danois pasteur et une mère soixante-huitarde. Cette enfance se déroule presque sans histoires jusqu’au divorce des parents puis le père de Paul s’expatrie au Canada où il le rejoint quelques années plus tard. Aujourd’hui trois personnages hantent les souvenirs de Paul : son père, sa femme Winona et sa chienne Nouk. Le récit mène le lecteur jusqu’à la fin ou l’ensemble de la vie de Paul est dévoilé.
Hachiko au pays de la nuit est un roman jeunesse de Linné Lharsson, une auteure pas comme les autres, dont le Billy Chaperon avait rencontré le succès, en 2013. Dans ce roman, elle utilise la célèbre histoire du chien Hachiko, pour emprunter, une nouvelle fois, les chemins de l’imaginaire.
Quand j’ai commencé la lecture de ce roman, je me suis dit avec un peu d’ironie que tous les ingrédients étaient réunis pour tirer les larmes aux yeux des lecteurs hypersensibles. Je suis sensible certes mais je n’ai pas la larme facile, je ne pouvais donc pas imaginer que je tournerai les dernières pages en pleurant comme une madeleine. C’est bouleversant ! Ça touche à la mort, la maladie, l’amour, l’amitié, la maternité, la volonté de mourir libre… que des trucs pas marrants du tout mais l’aventure est belle, dépaysante, chargée d’émotions. Emile et Joanne nous emmènent avec eux à bord de leur camping car dans les paysages magnifiques des montagnes pyrénéennes. J’ai noté le nom de tous les sites qu’ils ont traversés, j’ai eu envie d’y aller aussi, voir de mes yeux toute cette beauté.
Noëlle Lefebvre a disparu. Et c’est Jean Eyben qui est chargé, par la société de détectives privés dans laquelle il travaille, de la retrouver. Nous sommes dans les années soixante, Jean Eyben est tout jeune et il sait déjà qu’il ne fera pas ce métier toute sa vie. Il a quelques pistes, qui le conduisent dans le quinzième arrondissement de Paris, dans un bistrot, un dancing, un appart et la poste. C’est bien maigre, il réussit tout de même à glaner quelques noms qui ne le mèneront nulle part. Jean quittera l’agence de détective mais gardera toujours en tête le mystère de la disparition de Noëlle Lefebvre, et repartira sur ses traces de la Savoie à Rome pour écrire, trente ans après, son propre roman.