Lola lit Une vie entière ♥

seethaler-une-vie-entic3a8reOrphelin à 4 ans, recueilli par un homme qui l’a maltraité et frappé jusqu’à le rendre boiteux, Andreas vit seul dans ses chères montagnes autrichiennes. Quand il rencontre Marie, il éprouve un sentiment tellement fort, il tombe si éperdument amoureux qu’il en perd les mots. La déclaration d’amour qu’il finit par faire à la jolie aubergiste est féérique (à découvrir p48), elle accepte sans hésitation la demande en mariage et s’installe dans la petite maison d’Andreas où ils sont merveilleusement, tendrement, simplement heureux. Un soir alors qu’ils sont assis devant la porte et à regarder le crépuscule descendre dans la vallée, Marie annonce à Andreas quand il propose d’agrandir le potager « Il y a quelque chose qui va pousser. Et ce sera quelque chose d’absolument merveilleux ». Mais une catastrophe arrive avec la nuit…

Allez je m’arrête là et pourtant je meurs d’envie de parler encore et encore de ce livre. La vie entière d’Andreas Egger, une vie de travail, de misère, de chagrin, de guerre, de captivité, tient dans ces quelques pages magnifiquement écrites. Encore un roman des Editions Wespieser qui m’a vraiment touchée comme La trace de Forrest Gand et Les trois lumières de Claire Keegan. ♥♥♥


Une vie entière / Robert SEETHALER – Editions Sabine Wespieser 2015 – 157P – [Ein ganzes Leben – Autriche – 2014]

Lola lit Les trois lumières

3_lumieres100pages pour un été. L’été qu’une fillette passe chez un couple du côté de la famille de sa mère, laquelle, encore enceinte, ne peut pas s’occuper de toute sa marmaille. Alors un dimanche après la messe, le père la dépose, sans ménagement, à la ferme de Kinsella et sa femme Edna. Il repart précipitamment comme déchargé d’un fardeau en oubliant de sortir la valise du coffre de la voiture. La petite hésite entre deux sentiments, la joie de quitter sa maison et la peur de ces inconnus. La petite fille va vivre un bel été, cajolée, embrassée, câlinée, consolée par ce couple pourtant blessé par la disparition d’un enfant, elle découvre enfin la douceur d’être aimée. Un condensé d’émotions, de poésie pour cette belle histoire toute simple mais si justement contée. Une belle lecture !


Les trois lumières / Claire KEEGAN – Editions Sabine Wespieser 2011 – 100P – [Foster 2010]

Lola lit Blitz

blitzPris au hasard à la bibli, c’est une chouette découverte ! En janvier à Munich, Helga sexagénaire allemande et interprète bénévole au Lebensgärten 2015 un congrès de jardiniers-paysagistes accueille à l’aéroport les participants dont Beto, architecte paysagiste espagnol, venu présenter son jardin-sabliers avec Marta, sa compagne et associée. Malheureusement Beto reçoit le texto que Marta destinait à son ex, un chanteur uruguayen. La séparation est immédiate, elle reprend l’avion vers Madrid, il décide de rester un peu sur place. Complètement abattu par cette mauvaise surprise et les poches vides, il traîne jusqu’à ce qu’il croise Helga qui l’invite à passer la nuit chez elle. Cette rencontre hasardeuse va bouleverser la vie de ce trentenaire qui, rentré dans une Espagne en crise, a bien dû mal à reprendre le cours de sa vie.

Découpé en 12 chapitres, un par mois de l’année chaotique de Beto. Le premier, mois de janvier est le plus important, long, dense et riche en événements (125 sur les 166 pages). Les 11 autres sont malheureusement très courts et s’enchaînent, l’auteur ne s’attardant pas. Dommage, j’aurais aimé en savoir plus sur ce Beto que j’aimais bien. Un roman très agréable à lire, des personnages attachants, des situations plausibles, un thème intéressant. David Trueba, un auteur espagnol, scénariste et réalisateur dont je vais lire les romans précédents.


Blitz/David Trueba – Editions Flammarion 2016 – 166p – [Blitz 2015]

Lola lit Laver les ombres

laverlesombresLéa danse, elle danse pour vivre, pour survivre, pour oublier qu’elle ne sait pas aimer, qu’elle est dévastée, sans comprendre pourquoi. Un soir de tempête, elle rejoint sa mère en Bretagne, sa mère qui lui a murmuré au téléphone qu’elle avait des choses importantes à lui dire. Léa ne sait pas ce qu’elle va entendre mais elle a besoin de savoir. L’histoire se raconte en tableaux au présent et au passé, le présent de Léa et le passé de Romilda, sa maman, prostituée à 16 ans par l’homme qu’elle aime. Ce petit livre m’a fait penser à Le ventre de la fée, de la poésie pour nommer l’indicible, l’économie de mots et la puissance des images. Un roman difficile à oublier.


Laver les ombres/Jeanne Benameur – Editions Actes Sud 2008 – 159P

Lola lit Le bigorneau fait la roue ♥

lebigorneauMarc termine laborieusement Sciences Po. A l’heure des bilans, il est soucieux pour son avenir, trouver le grand amour est sa priorité mais il n’est malheureusement pas capable de garder une petite amie plus de 3 jours. Il part se ressourcer auprès de sa famille en Bretagne où il développe une théorie très personnelle, selon laquelle contrairement aux croyances populaires, l’incompréhension est le ciment des couples qui veulent durer. En effet, ne pas se comprendre, c’est rester dans l’ignorance de l’autre. On le sait tous, au début, on ne livre que le meilleur de nous, c’est après qu’arrivent les grandes déceptions. Le pire vient avec la connaissance ! Ne pas se comprendre, finalement, c’est faire l’impasse sur les imperfections de l’autre, garder intact le regard aveuglément amoureux des débuts, les papillons dans le ventre et tout ça. L’incompréhension est la garantie de la longévité, et pour s’en convaincre, Marc pousse l’expérimentation plus loin puisqu’il franchit les frontières pour aimer en langue étrangère ; l’Italie d’abord avec Veronica, superbe vendeuse de pizzas, puis les Etats-Unis où il rencontre le Docteur K, une sublime femme d’affaire lors d’un voyage professionnel, et enfin la Russie avec la flamboyante  Vasilissa.

C’est un premier roman très agréable, intelligent et récréatif. Le héros est attachant et ses aventures drolatiques. J’ai passé un bon moment !


Le bigorneau fait la roue / Hervé Pouzoullic – Editions Anne Carrière 2016 – 229P

Lola lit Le Cheval d’orgueil en BD

chevalOrgueilLe Cheval d’Orgueil est un roman autobiographique, écrit par Pierre-Jakez Hélias en 1975. Rédigé en breton, traduit en français et dans d’autres langues, ce roman est, à la surprise générale, un succès international. L’histoire se situe juste après la Première Guerre Mondiale et décrit la vie, à Pouldreuzic un petit village breton, d’une famille de paysans, selon un code strictement établi entre traditions et coutumes. Je ne connaissais pas ce roman mais la lecture de l’adaptation en BD dessinée par Marc Lizano et contée par Bertrand Galic m’a donné envie de le découvrir.

L’envie de me plonger dans le quotidien de cette famille bigoudène, d’apprendre et de comprendre de quoi leur vie était faite, a été plus forte que mon hésitation à me lancer dans une BD qui ne m’attirait pas. Malheureusement, dès les premières pages, j’ai eu du mal à me concentrer, à différencier les personnages que je ne  reconnaissais pas toujours. Et même si le trait de Marc Lizano est doux, les visages de ses personnages plutôt enfantins, le choix de 2 couleurs noir et rouge (et leurs dégradés) comme seules couleurs m’a gênée, et m’a donné l’impression d’un ensemble embrouillé. Il a vraiment fallu que je m’accroche pour aller jusqu’au bout. La BD ne m’a pas convaincue, je suis vraiment passé à côté mais elle m’a vraiment donné l’envie de lire le roman.

Merci à Babelio et aux Editions Soleil 


Le Cheval d’Orgueil / Bertrand Galic et Marc Lizano – Editions Soleil 2015 – 143P

 

Lola lit Rock War

rockwarUn roman très attirant, couverture orange fluo et métallisée, grosses lettres noires, tranche colorée. Waouh ! Que de promesses ! Alors j’ai eu envie d’essayer et contre toute attente j’ai vraiment aimé l’histoire de ces 3 ados, férus de musique. On commence les présentations par Jay, 13 ans, cheveux hérissés, tee-shirt Ramones et jean noir, issu d’une famille très nombreuse et complètement inadaptée aux conventions sociales, guitariste dans un groupe amateur composé de ses copains de cours. Mais pour Jay, la musique n’est pas un passe-temps, c’est un rêve de gloire et il est prêt à tout pour y arriver. La voix de Summer est magnifique, elle a chanté dans la comédie musicale de l’école mais Summer a des responsabilité et peu de temps à consacrer aux loisirs puisqu’elle doit  s’occuper de sa grand-mère asthmatique avec laquelle elle vit. Un père absent et une mère toxico, il n’y a pas de place pour la musique dans sa vie. Enfin voici Dylan, élève dans son pensionnat pour gosses de riche, fils d’une ancienne star du rock, Dylan est blasé et fainéant, rien ne l’intéresse à part fumer en cachette dans sa chambre. Une fois les personnages principaux plantés, on assiste à la création des trois groupes de rock, JET, Les Industrial Scale Slaughter et Les Pandas of the Doom, dans lesquels chacun va trouver sa place.

Ce roman est le premier tome d’une série qui promet d’être longue, et se termine sur des inscriptions à une émission de téléréalité. Je me suis attachée à cette bande d’adolescents durant ces 345 pages, riches, rythmées et bien écrites. Peu habituée à ce genre littéraire, je ne me suis aucunement ennuyée et j »ai hâte de retrouver Jay, Summer et Dylan dans le tome 2.

Un livre jeunesse, offert par Casterman et Babelio que je remercie pour cette découverte.


Rock War 1 / Robert Muchamore – Edition Casterman jeunesse 2016 – 345P – [Rock War 2014]

 

Lola lit Je m’en vais

je_m_en_vaisAu début du roman, Félix annonce à Suzanne, sa femme qu’il la quitte. « Je m’en vais » lui dit-il et il ferme la porte sans se retourner. Félix Ferrer, cinquantenaire séduisant et cardiaque, coureur de jupons, désabusé à tendance dépressive est galeriste à Paris. Ancien sculpteur sans renommée, il se consacre à l’art des autres qui malheureusement ne rapporte plus, l’agent manque à la galerie. Lorsque Delahaye, son employé lui parle de la Nechilik, une épave prise dans les glaces du Pôle Nord depuis les années 50, et dont les cales sont remplies d’œuvres d’art, Félix ne daigne même pas lever les yeux de son cahier de comptes, il a besoin d’argent pas d’un projet rocambolesque. Pourtant l’idée de posséder ce trésor inuit inestimable fait son chemin et la promesse de se renflouer séduit Felix qui ne tarde pas à s’embarquer sur un brise-glace à destination du Grand Nord pour ce voyage pas très ordinaire. Mais dès son retour pourtant fructueux, les problèmes resurgissent ; la mort de Delahaye d’abord puis le vol dans la galerie de son précieux butin ; Félix avait imprudemment remis à plus tard le rdv avec son assureur, c’est la faillite, il est perdu, il n’a plus goût à rien. Jusqu’à ce que sa route croise celle de Baumgartner…

J’ai beaucoup aimé ce roman, il s’en dégage une certaine douceur et une proximité due sans doute en partie aux interventions du narrateur qui nous accompagne tout au long de l’histoire. À lire aussi pour la beauté de la langue riche et précise.


Je m’en vais / Jean Echenoz  – Les Editions de Minuit 1999 – 256P

Lola lit Disparue

disparueLorraine, dite Rainie, a disparu.
Enlevée par un type qui, dans une lettre adressée au journal local, réclame une rançon de 10000 dollars ainsi que « la fortune, la gloire et une tarte aux pommes bien cuite » !
Une course contre la montre s’engage pour Quincy, le mari de Rainie aidée de sa fille agent du FBI, le commandant Kincaid, la shérif Shelly Atkins et toute l’équipe chargée de l’enquête, au rythme des instructions données par le kidnappeur.

Je ne suis pas une habituée de ce genre de littérature mais j’y ai trouvé tous les ingrédients qui font un thriller policier de qualité : suspens, rythme, tension, appréhension, peur, fausse-pistes, rebondissements… tout y est ! Et même si certains personnages sont stéréotypés, les autres ont suffisamment d’épaisseur pour rendre cette lecture très agréable.


Disparue / Lisa Gardner – Editions Albin Michel 2008 – 423P – [Gone 2006]

Lola lit Le peigne de Cléopâtre

lepeigneLe peigne de Cléopâtre est le nom original que Mari, Anna et Fredrik, trois meilleurs amis, décident de donner à l’entreprise de service « aussi simpliste que géniale » qu’ils viennent de créer. Leur credo « résoudre les problèmes des autres » en utilisant leurs propres compétences. Très vite les petits contrats se multiplient ; déco, cuisine, cours d’anglais et de maths, bricolage, comptabilité… Tout va pour le mieux jusqu’au jour où Elsa Karlsten, une vieille voisine, leur demande de la débarrasser de son mari alcoolique et violent contre une rondelette somme d’argent. Leur vie va être bouleversée par cette requête et par celles qui vont suivre.
Ce livre m’a été conseillé et présenté comme une lecture légère et drôle. D’ailleurs la couverture vichy rose et la quatrième de couv. corroborent cette idée. Mais attention, ne vous y fiez pas ! Je vous préviens ce n’est ni drôle ni léger. En fait les 3 amis se trimbalent des bêtes de casseroles depuis leurs enfances qui les ont sacrément perturbés ; humiliation, maltraitance, désamour, indifférence, jalousie, meurtre… Bienvenue dans le monde pas rose du tout de Mari, Anna et Fredrik !

Une lecture pas vraiment passionnante, un peu confuse même parfois, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, ni à leurs histoires. Mais pas désagréable à lire non plus. Bon Bref, bof …


Le peigne de Cléopâtre/Maria Ernestam – Éditions Gaïa 2013 – 318p –  [Kleopatras kam 2007]