Dans une société proche de notre société actuelle, tout le monde est affecté d’un quotient Q, un chiffre qui prend en compte différents facteurs, en particulier l’intelligence et le fameux QI. La valeur de chacun est donc chiffrée. A l’école, les élèves passent des tests réguliers pour s’assurer que leur Q est conforme. Ceux dont la valeur est trop faible sont envoyés dans des écoles « jaunes », loin de leur famille. L’objectif, réduire les coûts d’une éducation devenue trop chère avec l’augmentation de la population. Mais pas seulement…
Elena est plutôt favorable à ce système, en tous cas elle ne s’en offusque pas vraiment. Elle est mariée à Malcolm, homme politique à l’origine de la mise en place du système de classement des écoles, qui ne jure que par la perfection. Sa fille aînée est brillante et réussit haut la main tous ses tests. Tout va pour le mieux, ou presque, jusqu’à ce que sa plus jeune fille rate son examen. Elena est alors prête à tout pour sortir son enfant de l’institution où elle est envoyée et dénoncer le système, quitte à perdre tout ce qu’elle a.
C’est un roman coup de poing qui fait froid dans le dos. La société inventée par l’auteur est extrêmement angoissante. En effet, l’auteur pointe du doigt les risques de la manipulation et de la désinformation. Elle dénonce les abus de pouvoir de ceux qui se croient plus puissants et plus intelligents que les autres. De quel droit peut-on catégoriser les êtres humains, de quel droit peut-on les mettre dans les cases ? De vraies questions qui font écho à certaines dérives passées.
C’est un roman percutant et bien construit avec une montée du suspens réussie. Le roman est écrit à la première personne, ce qui permet de s’imprégner encore mieux de l’atmosphère et de partager les sentiments et l’évolution d’Elena.
Un roman qui ne laisse pas indifférent !
#grandprixdeslecteurspocket
QI / Christina Dalcher – Editions Pocket – oct 2022 – 416p
Traduction Michael Belano
















Eté 41, Lola et sa famille quitte l’Isère pour le Maroc où son père espère qu’ils y seront à l’abri de la folie antisémite. Le dépaysement est brutal pour Lola, ses frères et ses parents. Très vite la jeune fille va explorer les rues de Casablanca et se retrouver aux portes de Bousbir, le quartier chaud de la ville où Lola fait la connaissance de Shéhérazade, une adolescente marocaine de son âge qui danse (et plus ?) dans une maison close.
Guillaume a 13 ans et il aime les trucs de filles depuis qu’il est petit. Ce n’est pourtant pas un crime ! Au début du roman, Guillaume est dans le bureau du juge où il accuse son père d’attouchements. Mais la juge est sceptique, où est la limite entre la toilette qu’un père fait à son fils et l’inceste ? Finalement, Guillaume sera séparé de sa mère et envoyé en foyer. Mais là n’est pas sa place, il veut juste être libre Guillaume, libre de porter des vêtements féminins, des talons hauts et de se faire appeler Rafaella. Cette recherche de la liberté à tout prix est complètement incomprise par son environnement et le conduit en hôpital psychiatrique.
Liam et Ava vivent complètement isolés dans la montagne sauvage avec leur petit garçon de 5 ans dans des conditions de survie extrêmes. Mais un jour au retour de la chasse, Liam retrouve son fils couché sous le corps sans vie d’Ava tuée par un ours. Incapable de s’occuper de lui dans cet environnement hostile, Liam doit absolument se débarrasser de ce fils dont il ne sait que faire ; c’est Ava qui s’occupait de l’enfant, lui il piste, chasse, tue et dépèce. Il n’a pas d’instinct paternel, ni d’affection, ni de tendresse pour Aru. Il décide de descendre l’enfant en ville pour le confier à son oncle. Mais contre toute attente, l’oncle refuse.
La BD « Lydie » de Zidrou est une BD singulière. Elle raconte l’histoire d’une jeune femme, Camille, qui vit un peu hors du monde. Alors qu’elle accouche d’un bébé mort-né, elle se persuade que sa petite fille, Lydie, est bien réelle et en vie. Là où l’histoire pourrait rester simplette, il n’en est rien puisque Camille va entraîner avec elle, son père, le médecin et les voisins. Tout le monde va jouer le jeu et c’est là que réside tout l’intérêt du récit. Le scénario est magnifiquement illustré par Jordi Lefèvre qui, avec ses touches de couleur délicates, apporte la douceur et la tendresse nécessaires au récit. De jolis sentiments, de la mélancolie, des personnages touchants, il n’en fallait pas plus pour que cette BD soit une belle découverte !
Cette BD nous emmène dans une histoire originale et pleine de mystères qui fait la part belle aux filles. Depuis 10 ans que les hommes du village sont partis à la guerre, les femmes ont dû s’organiser pour que la vie continue. Elles ont créé un ordre que Molly, 10 ans, a hâte de rejoindre. Son bouc Barbe-Noire et son ami Liam vont l’accompagner dans ses péripéties. J’ai beaucoup aimé l’humour de cette BD, ainsi que les caractères bien trempés des personnages, même des personnages plus secondaires. Le suspens monte crescendo et donne envie de poursuivre l’aventure avec les héros. Les illustrations, qui semblent plutôt naïves au premier abord, donnent de la profondeur aux personnages et les couleurs pastel font un contraste heureux avec l’action. L’aventure, la magie et l’amitié font de cette BD un vrai bon moment de lecture.